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Lire : La pensée en otage. S’armer intellectuellement contre les médias dominants, d’Aude Lancelin
Article mis en ligne le 31 janvier 2018

(...) L’auteure passe en revue sept idées fausses qui, écrit-elle, « empêchent le public de prendre conscience de la nécessité de s’emparer de la question des médias, et d’en faire une question politique prioritaire ».

 « Première idée fausse : les actionnaires de médias “n’interviennent” pas ». À quoi il est aisé de répliquer, comme le fait l’auteure, en multipliant les exemples d’intervention directe des actionnaires ainsi que d’anticipation de leurs désirs et d’autocensure préventive.

 « Deuxième idée fausse : on ne peut pas se passer de ces grands capitaux privés. » Cet argument qui se prévaut d’un grand réalisme économique, sert surtout à « justifier l’injustifiable, à savoir la prise de contrôle intégrale de l’espace public par de grands conglomérats ». Une prise de contrôle à laquelle il ne suffit pas de répondre, souligne l’auteure, par l’existence de médias alternatifs, au risque de « rester cantonnés à un public de niche », alors que « le but est la reconquête de l’espace public ».

 « Troisième idée fausse : critiquer les médias, c’est attaquer les personnes. » (...)

 « Sixième idée fausse : les journaux sont par définition des forces démocratiques, à défendre quoi qu’il arrive. » « Par définition » et « quoi qu’il arrive ». Or pris en tenaille entre la puissance publique et les entreprises privées, les médias ne jouent pas pleinement et toujours le rôle démocratique auquel ils prétendent. Et pour le dire, comme le dit et le montre Aude Lancelin, « on peut éteindre peu à peu le caractère authentiquement démocratique d’un système médiatique sans toucher aux apparences ».

 « Septième et dernière idée fausse : les médias ne peuvent pas grand-chose. » Cet argument, souligne l’auteure, est « la dernière cartouche » que tirent les journalistes qui plaident pour l’innocuité des médias en invoquant le « libre arbitre » des usagers. Mais il en est au moins un pouvoir qui mérite qu’on s’y arrête : « Les médias peuvent beaucoup, et même tout en réalité quand il s’agit de décourager les gens ».