
Auditionnés par les sénateurs, Bernard Cazeneuve et Jean-Yves Le Drian ont peiné à éclaircir les zones d’ombre de la loi Renseignement. Notamment en ce qui concerne le fameux algorithme censé détecter des menaces terroristes.
Les questions des sénateurs étaient nombreuses et critiques. Jean-Pierre Raffarin, qui se trouve être le président de la délégation parlementaire au renseignement, a demandé à connaître le coût d’un tel dispositif. Réponse laconique de Bernard Cazeneuve : « Une expertise est en cours ».
Les sénateurs prévoient déjà des amendements
Autre sujet qui fâche, les conditions d’utilisation du fameux algorithme qui sera programmé dans les boîtes noires. Le gouvernement souhaite en effet demander aux opérateurs et FAI de mettre en place un algorithme capable de déceler une menace terroriste. C’est Jean-Yves Le Drian qui a eu pour mission d’éclaircir ce point devant les Sénateurs. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas été convaincant. « Je ne suis pas un spécialiste », s’est-il excusé, prononçant de plus maladroitement « algoridme ».
C’est encore pire lorsqu’il se lance dans une définition du concept : « L’algorithme, c’est un ciblage qui ne porte pas sur des individus mais des modes de communication ». De quoi ulcérer des informaticiens pour qui l’agorithme ne reste qu’une suite d’opérations permettant de résoudre un problème. (...)
Le Sénat propose, par ailleurs, une loi organique pour que la nomination par le Président de la République du président de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement (CNCTR) soit soumise à l’avis des commissions permanentes des deux Assemblées.
Jean-Pierre Raffarin a déjà annoncé que le texte nécessitait d’être amélioré et qu’il ferait l’objet d’un « certain nombre d’amendements ». Rendez-vous début juin pour les débats et le 9 pour le vote. (...)