Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Basta !
Loin de l’agrobusiness, une coopérative favorise l’alimentation solidaire et l’économie locale
Article mis en ligne le 7 janvier 2015
dernière modification le 5 janvier 2015

Structurer une filière de l’alimentation locale et biologique, depuis la transformation jusqu’à la distribution des aliments. C’est tout l’enjeu du Groupement régional alimentaire de proximité (Grap), une coopérative lyonnaise autour de laquelle gravitent des épiceries, des magasin de producteurs, des restaurants, des boulangers… Ensemble, ils mutualisent des moyens, s’entraident, se forment, le tout dans un état d’esprit d’économie solidaire. Et lancent de nouveaux projets avec la volonté que la consommation responsable change d’échelle. Reportage auprès de professionnels engagés.

Ici, pas de concurrence. Ni de célébration du self made man. On préfère la coopération et la solidarité : mutualiser un comptable, partager un logiciel informatique, se prêter un véhicule, plutôt que de se réjouir des difficultés d’autrui. Ici, c’est le « Grap ». Entendez « groupement régional alimentaire de proximité ». « Un groupement des gens qui entreprennent dans le secteur de l’alimentation biologique et locale en région Rhône-Alpes, dans un esprit social et solidaire », explique Kévin Guillermin, l’un de ses fondateurs. Le Grap est constitué en société coopérative d’intérêt collectif (Scic). « Plutôt que d’enchainer les heures, seul, on se met à plusieurs pour se sentir moins isolé, pour mutualiser les services, les moyens, se dégager du temps, et ne pas s’éparpiller. » (...)

Un état d’esprit solidaire et coopératif, et une volonté de s’approvisionner en produits locaux et biologiques, via des filières courtes de préférence. Le groupement fédère toutes les activités du secteur de l’alimentation, à l’exception de la production agricole. Chacun paie une contribution en fonction de la richesse créée, pour accéder aux services proposés par le Grap. « Cela représente environ 15 % de la valeur ajoutée », précise Kévin Guillermin.
S’entraider et mutualiser, mais pas seulement (...)

L’enjeu est aussi d’expérimenter de nouveaux projets. C’est le cas avec la super Halle de Oullins, une initiative à laquelle participe le Grap sur le plan financier, juridique et commercial. Ouvert depuis février 2014 dans le sud-est du Rhône, ce supermarché rassemble dans un même lieu un magasin de producteurs en vente directe, une épicerie de produits biologiques et un espace traiteur et restauration. « Comme un supermarché en super mieux ! », clame le slogan affiché par la halle hors-norme. (...)

Se lancer dans un projet d’activité économique, « c’est une démarche solitaire, cela peut être anxiogène », prévient Kévin Guillermin. « Tout l’enjeu c’est de trouver des cadres qui fassent que l’entrepreneuriat soit possible et accessible. » Deux jeunes de 22 et 25 ans ont été accompagnés pour reprendre une épicerie en Haute-Loire. « Le commerce, ça ne s’improvise pas, souligne Patricia, co-gérante de l’épicerie Cœur d’Artichaud. La méthodologie proposée par le Grap rassure les nouveaux entrepreneurs. Cela permet de se connaitre aussi, de se dépasser parfois, de s’adapter, de changer aussi et puis d’avoir une meilleure estime de soi tout en participant à un changement de mentalités ». A la Halle de Oullins, deux gérantes ont été recrutées « sans avoir d’expérience dans le milieu ».
Un effet levier pour l’économie sociale

Autre défi : que chacun puisse continuer ensuite à se former. (...)

Une association, La jardinière, a été créée pour faire appel aux financements des collectivités locales. « Soutenir le Grap revient à aider plusieurs activités, c’est un projet levier, défend Kevin Guillermin. Nous voulons faire la démonstration de notre propre modèle avant d’envisager de l’essaimer dans d’autres secteurs. »