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Londres triple les amendes à l’encontre des personnes qui emploient et hébergent des migrants sans papiers
#RoyaumeUni #migrants #passeurs
Article mis en ligne le 11 août 2023

Les patrons qui font travailler des exilés en situation irrégulière et les propriétaires louant leurs biens à des migrants écoperont d’amendes pouvant atteindre des dizaines de milliers d’euros. Une nouvelle mesure dans la droite ligne de la politique défendue par les autorités britanniques pour "dissuader" les migrants de traverser la Manche.

C’est un procédé de plus déployé par Londres pour freiner les arrivées de migrants au Royaume-Uni : faire payer "les propriétaires et les employeurs peu scrupuleux qui autorisent le travail et la location" aux migrants arrivés dans le pays de manière irrégulière.

Les amendes prévues pour les patrons qui emploient des exilés en situation irrégulière vont être triplées, a annoncé le gouvernement dimanche 6 août. D’après un communiqué du Home Office, celles-ci s’élèveront désormais à 45 000 livres sterling (52 000 euros) pour une première infraction, et jusqu’à 60 000 livres (69 500 euros) en cas d’infractions répétées.

Les amendes aux personnes qui louent leurs biens à des migrants n’ayant pas de droit au séjour sur le sol britannique passeront, elles, à 5 000 livres par locataire, soit 5 800 euros. Les violations répétées pourront atteindre 10 000 (11 600 euros) livres par occupant. (...)

Pour le ministre de l’Immigration Robert Jenrick, "rendre plus difficile, pour les migrants illégaux, l’accès à l’emploi au Royaume-Uni" est "essentiel pour dissuader les traversées dangereuses et inutiles de petits bateaux".

"L’augmentation des amendes dissuadera les employeurs et les propriétaires de se livrer à ces pratiques illégales et dangereuses, et dissuadera davantage les gens de tenter de venir illégalement au Royaume-Uni", abonde le communiqué du Home Office. (...)

D’après les associations, la militarisation toujours plus accrue de la frontière et le durcissement de la politique britannique ne dissuadent pas les migrants, qui ont déjà parcouru des milliers de kilomètres pour arriver dans le nord de la France, de traverser la Manche. En revanche, ils empruntent d’autres routes, plus longues et donc plus dangereuses. "Les personnes partent de toujours plus loin. Nous avons reçu des appels de groupes sur tout le littoral, de la frontière belge jusqu’à Berck, soit une zone d’environ 130 km de côte, multipliant parfois la distance de traversée par 3 ou 4 et augmentant énormément les risques", indique le rapport d’Utopia 56. (...)

Peu importe donc les mesures britanniques, et la présence de policiers sur les plages françaises, "la détermination des exilés reste la même", confirmait en décembre Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia56 à Grande-Synthe. Parti d’Afghanistan, passé par la route des Balkans, Ismat, 16 ans, avait confié à InfoMigrants qu’il ne renoncerait pas à atteindre le Royaume-Uni. Le jeune homme était catégorique. "J’avais un peu peur avant", avait-il confié. Mais je le ferai quand même".