
Le gouvernement britannique va demander au parlement d’adopter une loi qui obligerait les FAI à fournir en temps-réel un accès à toutes les communications électroniques du pays, pour l’ensemble de la population, afin que les services secrets puissent réaliser une base de données qui leur permettra de savoir qui a l’habitude de parler avec qui.
Comme le dit ce qui devient un adage trop connu, 1984 était un roman qui n’était pas destiné à devenir un manuel. Pas plus que la bande dessinée V pour vendetta d’Alan Moore, qui a prêté son masque aux Anonymous. Ce week-end, la presse britannique a fait savoir que le gouvernement allait présenter une loi qui autoriserait la police et les services de sécurité à surveiller toutes les communications électroniques de l’ensemble des personnes résidant en Grande-Bretagne. Jusqu’à présent, seules les personnes faisant l’objet d’une enquête pouvaient faire l’objet d’une surveillance de leurs communications, sur autorisation.
"Le nouveau système devrait autoriser les agents de sécurité à vérifier qui parle à qui, et à quel moment les conversations sont tenues exactement, mais pas le contenu des message", précise le Guardian. Il rappelle qu’en 2009, les travaillistes avaient dû abandonner un projet similaire qui visait à rassembler dans une même base de données tous les appels téléphoniques, SMS, e-mails et autres connexions à internet. Les Tories et les Libéraux démocrates, qui sont actuellement au pouvoir dans une coalition, s’y étaient opposés...
Même si la nouvelle a été publiée un 1er avril, elle a bien été confirmée par le ministère de l’intérieur. (...)
Lors des émeutes à l’été 2011, le gouvernement britannique avait déjà franchi une étape inédite, en évoquant la possibilité de couper les réseaux sociaux et les communications mobiles pour désorganiser les manifestants. Il avait aussi demandé aux services secrets de déchiffrer les communications utilisant le système BlackBerry Messenger de RIM.
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