
Qu’un procureur de la république ou une revue américaine de sociologie professe des énormités sexistes, et aussitôt, sans s’interroger un instant, ni émettre la moindre réserve, les médias les reprennent en cœur…
« Une agression sexuelle qui a mal tourné :
c’est en ces temes que le 31 janvier, le procureur de Nîmes expliquait lors d’une conférence de presse, le meurtre d’une joggeuse survenu une semaine auparavant… Aucun journaliste n’a visiblement songé à lui demander ce qu’est une agression sexuelle ayant « bien tourné », et la lamentable formule relayée par l’AFP a si peu choqué qu’elle a même été reprise dans tous les (nombreux) articles consacrés à l’affaire – ainsi du Monde, de Libération, de 20Minutes, de France Bleu, de BFMTV, de RMC, etc. Avec une mention spéciale pour Elle qui a trouvé la tournure si percutante, qu’elle a été reprise jusque dans le titre de son article (...)
Fabriquer des images pour mettre en scène l’information et fabriquer de l’« information » pour utiliser le flot d’images disponibles : ces deux procédés ont en commun de faire de l’information un divertissement, et comme avantage de remplir les JT à peu de frais. (...)
le 11 février, c’est à une forme ultime et aggravée de remplissage que donnait lieu l’annonce de la prochaine démission papale qui, ce jour-là, a recouvert et éclipsé le reste de l’information. Cette démission pontificale, qui représente avant tout un enjeu interne à l’institution ecclésiastique, et qui a priori ne changera rien à la marche du monde a pourtant saturé les journaux des principales chaînes de télévision et radios – y compris publiques, mais face à l’audimat, que pèse la laïcité… (...)