
Surnommé par ses contemporains « le père la pilule », Lucien Neuwirth s’est éteint dans la nuit de lundi à mardi.
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Hommages unanimes ce mardi 26 novembre. Le Monde explique qu’il « aura eu le mérite, après un combat obstiné et homérique, d’être l’homme qui, permettant pour la première fois librement l’usage des contraceptifs, a fait évoluer les moeurs et pacifié sur ce plan la société française. Car en 1965 il n’était pas facile de convaincre le Parlement du bien-fondé d’une telle transformation des comportements. »
« Hommes et femmes, c’est pareil »
C’est lui qui, dans une France conservatrice d’avant 1968, réussit à faire adopter en 1967 la loi autorisant la contraception. Lui, qui réussit à abroger la loi de 1920 qui interdisait toute propagande et toute utilisation des moyens de contraception. « Un texte qui valut à cet élu UNR (ancêtre du RPR) d’être qualifié de « malfaiteur public » sur les bancs du Sénat » rappelle L’AFP. Lettres anonymes injurieuses, menaces, exclusion de sa fille d’une institution religieuse, Lucien Neuwirth dérange. Pourtant, pour cette proposition de loi, il n’hésite pas à se battre contre son propre camp, lui pour qui « hommes et femmes, c’est pareil ».
Avec le Mouvement français pour le planning familial
Engagé dès l’âge de 16 ans dans la Résistance, Lucien Neuwirth adhère au RPF à la Libération. A Londres, où il arrive à 17 ans, il découvre un contraceptif féminin « le gynomine », dont il fait écho auprès de ses amis, ce qui lui vaut le surnom de « Lulu la pilule ». Il s’engage ensuite en politique dans sa ville natale, Saint-Etienne, en commençant comme conseiller municipal puis adjoint au maire. En 1957, il fait la connaissance du mouvement Maternité heureuse, qui deviendra le Mouvement français pour le planning familial. C’est à cette époque qu’il met tout en place pour légaliser la contraception (...)