Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Acrimed
Macron, candidat imbattable pour France info
Article mis en ligne le 20 mars 2022

« Qui ferait mieux que Macron ? » s’exclame une éditorialiste sur BFM-TV. « Comment être contre la position d’Emmanuel Macron ? » dit un autre sur Franceinfo. On n’en finirait plus de chroniquer la servilité des commentateurs de l’audiovisuel. Reste que certains épisodes valent plus que d’autres. En particulier quand il s’agit du service public : retour sur « l’édition spéciale » de Franceinfo le 3 mars, au soir de l’annonce de candidature d’Emmanuel Macron.

La PQR annonçait la couleur, Franceinfo a joué le carré : Alix Bouilhaguet, intervieweuse et éditorialiste politique sur Franceinfo, Gilles Bornstein, éditorialiste pour Franceinfo également, Benjamin Morel, maître de conférences en droit public/expert médiatique, et Stewart Chau, consultant pour l’institut de sondages ViaVoice, ont été sélectionnés pour commenter la « mue » tant attendue : Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2022 !

Un « événement » qui de toute évidence, méritait une édition spéciale d’une heure, prolongée – les cauchemars les plus longs sont les meilleurs –, par l’émission « Les Informés », autre quotidienne d’éditorialistes. À 19h, l’heure était à la spéculation : officiellement, La-Lettre n’était pas encore publique, ce qui n’empêche nullement, on le sait, les commentateurs de commenter. Alix Bouilhaguet : « Il va cibler son enseignement des deux guerres qu’il a dû mener, la première, celle contre le Covid […], et celle qu’on rencontre aujourd’hui entre la France et l’Ukraine. » Sic. Si la reprise des éléments de langage élyséens au plus fort de la crise du Covid avait des accents gênants, le rapprochement avec la guerre russe contre l’Ukraine est pour le moins déroutant.

Place au deuxième perroquet. Gilles Bornstein : « Emmanuel Macron va essayer de nous expliquer qu’il veut d’une France réunie, unie. […] Quant il a dit : "Il y a des échéances démocratiques, mais je sais qu’on se retrouvera sur l’essentiel", c’est une façon de dire : "Nous serons tous unis, il y aura évidemment des débats contingents sur la politique […], mais pour le reste, la France unie, j’en suis le meilleur garant". » Un peu comme Gilles Bornstein vis-à-vis du journalisme. Et les frontières avec la communication sont toujours bien gardées. Emmanuel Macron ? « Il lit tout ! J’ai eu encore un témoignage récemment d’un techno du ministère qui disait : "Il lit tous les tableaux Excel de toutes les prévisions de toute l’administration." Il lit tout ! » Est-ce que le grand lecteur voudra débattre avec les autres candidats lors d’un débat télévisé ? (...)

Post-scriptum : Sur BFM-TV et Franceinfo, des éditocrates interchangeables (...)