
Il est un homme qui incarne à lui-seul les logiques violentes et corporatistes de l’État : Me Laurent Franck Liénard. Nous avons jugé utile de le présenter, pour que chacun puisse comprendre la manière de penser de ceux qui font de nos vies des enfers sécuritaires.
Liénard a prêté serment en février 1992, à l’issue d’études doctorales en droit des affaires (contentieux commercial, droit contractuel) et en ingénierie de la sécurité (à l’IHESI). Depuis cette date, il s’est peu à peu érigé en spécialiste du droit des armes, faisant chaque jour la démonstration d’une passion sans limites pour les flingues. Officier de réservé de la Gendarmerie, il est également membre de l’association internationale des instructeurs de tir de police (IALEFI), membre de la commission de discipline d’appel de la Fédération Française de Tir, maître instructeur pour le Taser et donne des cours à l’Ecole Nationale Supérieure de la police de Saint Cyr au Mont d’Or (...)
En tant qu’avocat, il défend régulièrement les membres des forces de l’ordre, se mettant au service de tous les flics qui sont mis en cause ou victimes dans des affaires où ils ont fait usage de leurs armes de service, auprès des commissions de discipline, mais aussi s’ils ont été l’objet de décisions leur portant grief (notation, mutation, refus d’avancement…). Il intervient également dans les litiges concernant la détention des armes par les particuliers, tant devant les tribunaux administratifs (refus d’autorisation, décision de retrait d’autorisation, refus de renouvellement….) que devant les juridictions pénales (détention d’armes prohibée).(...)
Auteur de l’ouvrage « Force à la loi », il défend âprement la légitime défense pour les policiers et le port d’arme par les policiers municipaux, y compris en dehors des heures de service, instrumentalisant à ces fins la mort de la policière municipale Aurélie Fouquet, le 20 mai 2010(...)
Suivant son implacable logique, Liénard peste contre les officiers de gendarmerie qui recommandent à leurs hommes d’éviter au maximum de se servir de leur arme(...)
À la fois avocat et lobbyiste, Liénard danse d’un pied sur l’autre pour ménager la chèvre et le chou. Critiquant tantôt le manque de formation au tir des forces de l’ordre, il juge néanmoins qu’il n’est pas un préalable nécessaire à leur armement (...)
En dépit de son cynisme et de son opportunisme, Liénard bénéficie du soutien et de la confiance absolue du ministère de l’Intérieur. Il est très clairement l’avocat désigné pour défendre les crapules et les tireurs fous de la police nationale, participant à la grande opération de blanchiment des crimes commis par les forces de l’ordre. Il n’est donc pas surprenant de voir apparaître dans ses favoris facebook la page d’Alliance Police Nationale, puisque le syndicat policier soutient lui aussi systématiquement les policiers mis en cause dans des affaires où leur responsabilité est indéniable.
Parmi ses favoris facebook, on trouve également les pages de la BAC de l’Essone, de plusieurs polices municipales, d’entreprises fournissant en armes et équipement les forces de l’ordre, de la terrifiante entreprise selectaDNA qui commercialise en Angleterre des diffuseurs d’ADN, mais aussi du maire d’Aulnay-sous-Bois Bruno Beshizza (qui, précisons-le, était officier de police pendant 18 ans, notamment au sein des Compagnies d’Intervention). Ces affinités en disent long sur sa vision très droitière et policière de la société.(...)
Liénard, non content d’œuvrer frénétiquement pour la militarisation des forces de l’ordre, milite également, mais à demi-mot, pour l’établissement d’un droit au port d’arme élargi pour l’ensemble de la population, n’hésitant pas à ressortir des vieilles jurisprudences justifiant l’abandon des charges pesant sur une personne ayant fait usage d’une arme dont la détention était prohibée si cette détention est « connexe avec une agression physique » (comprendre : si une personne bute son agresseur avec une arme qui ne lui appartient pas, il peut être relaxé à la fois pour l’acte en lui-même au titre de la légitime défense et pour la détention prohibée au titre de cette jurisprudence).
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Le communiqué des avocats cherche à défendre cette intervention « vigoureuse », selon les termes choisis par Maîtres Laurent-Franck Lienard et Audrey Gadot.