
Maîtriser ses quantités et donc son budget, réduire les emballages et consommer des produits locaux et de saison : la vente en vrac a capté l’air du temps et conquiert les consommateurs en France, même s’il s’agit encore d’un marché de niche.
(...) De 15 épiceries spécialisées dans le vrac il y a quelques années, la France en compte désormais 200, loin devant la Belgique, l’Allemagne et la Grande-Bretagne.
Et selon le Credoc (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie), 47 % des Français ont acheté au moins une fois en 2018 des produits alimentaires en vrac, contre 32 % en 1998.
Transparence et traçabilité
Pour Mme Rennesson, plusieurs raisons expliquent ce succès : "le commerce de bouche, de proximité, est clairement inscrit dans l’ADN français ; on a pris depuis très longtemps des habitudes de vrac dans les magasins bio comme Biocoop ; et enfin le mouvement +zéro déchet+ est très ancré en France". (...)
Littéralement, "le vrac est la vente de produits à la pesée, donc au poids, et non pré-emballés", sachant que l’alimentaire compte pour 80 % de l’offre, le reste étant de l’hygiène/beauté (...)
Le succès est tel que la grande distribution s’y est mise : Franprix (groupe Casino) a ainsi équipé, en seulement six mois, au moins 150 de ses magasins de rayons vrac. Et dans l’idée de réduire les emballages, Carrefour vient de lancer son opération "apporte ton contenant", autorisant ses clients à emmener leurs boîtes ou bocaux pour qu’y soient servis "les produits des stands en vente assistée" : poissonnerie, boucherie, charcuterie, fromagerie et pâtisserie. (...)
Engagés, curieux et pressés
Pour Didier Onraita, président de "Day by day", le premier réseau du secteur avec ses cinquante points de vente, "il n’y pas vraiment de portrait-type du consommateur de vrac".
"Il y a les +engagés-pragmatiques+, très concernés par les impacts environnementaux et qui cherchent à maîtriser quantités et tarifs, puis les curieux, à la recherche d’un bénéfice personnel, et enfin les pressés, qui viennent chercher des produits de grignotage", détaille-t-il à l’AFP.
"Quand on a commencé en 2013, c’était une habitude de consommation en voie de disparition et qui n’avait pas trouvé son modèle économique", relève ce connaisseur du secteur.
Aujourd’hui, "en apportant une réponse complète, on a recréé une dynamique de marché, présente sur tous les circuits de distribution", se réjouit-il.
Pourtant, malgré le développement du réseau des épiceries, seule une minorité (moins de 1 % de la population), s’est pour l’instant engagée de manière régulière dans ce mouvement. (...)