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Le Monde
Malgré les réticences de la Hongrie, l’Union européenne s’accorde à l’arraché sur un embargo sur le pétrole russe
Article mis en ligne le 31 mai 2022

La mesure permettra à la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque de continuer à être approvisionnées. Les Européens se passeront au total, d’ici à la fin de l’année, de 90 % du pétrole qu’ils achètent à la Russie.

C’est une injonction contradictoire à laquelle les Vingt-Sept essaient de répondre. D’une part, ils veulent afficher leur unité face à Moscou et leur détermination à ne plus financer, par leurs achats d’énergie russe, la guerre de Vladimir Poutine en Ukraine. De l’autre, s’ils se sont déjà entendus pour décider d’un embargo sur le charbon russe à compter d’août, il leur faut prendre acte du fait que la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ne se disent, à ce stade, pas prêtes à se passer de pétrole russe, et donc à entériner le sixième paquet de sanctions des Européens contre Moscou. Les trois pays, très enclavés, font en effet valoir qu’ils ne disposent pas d’alternatives immédiates.

C’est, dès lors, à un exercice délicat que les chefs d’Etat et de gouvernement européens, qui se réunissaient à Bruxelles lundi 30 mai, se sont livrés. (...)

Les homologues du Hongrois voulaient calmer le jeu et aucun d’entre eux ne s’en est pris directement à lui. Même Mateusz Morawiecki, le chef du gouvernement polonais, l’un des plus fermes opposants à Moscou et des plus critiques à l’égard de Budapest, l’a ménagé. « Nous comprenons » les situations hongroise, tchèque et slovaque, a-t-il dit. Avant d’ajouter : « Nous avons des solutions spécifiques pour eux. » (...)

Quant au président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui s’est adressé par visioconférence pendant quinze minutes aux Vingt-Sept, il n’a pas provoqué ses interlocuteurs, alors que lors du conseil du 24 mars, il avait distribué les bons et les mauvais points et étrillé Viktor Orban. Il a cependant pressé les dirigeants de l’Union européenne (UE) de s’entendre, soulignant notamment que, durant les 52 jours qui ont suivi l’adoption du cinquième paquet de sanctions, le 8 avril, 74 enfants sont morts. « Je ne blâme aucun de vous », a-t-il ajouté, avant d’appeler ses interlocuteurs à s’entendre sur le sixième paquet de sanctions. (...)