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Manifestations pour Gaza : François Bazin, du Nouvel Observateur, rejoint les rangs de la police
Article mis en ligne le 21 août 2014

Dans sa livraison du 7 août dernier, Le Nouvel Observateur, sous la plume de François Bazin, « rédacteur en chef du service politique », a proposé à ses lecteurs un « portrait » d’Alain Pojolat. Un portrait ? Disons plutôt une fiche de police, à charge et truffée d’inexactitudes et de mensonges, réalisée qui plus est avec des méthodes de très mauvais flic

« La manif interdite de Barbès, c’est lui »

Qui dit fiche de police dit fiche individuelle, comme en témoigne le titre de l’article : « La vraie nature du camarade Pojolat ». François Bazin choisit donc de présenter Alain Pojolat comme un homme isolé, qui porterait à lui seul la responsabilité de l’organisation des manifestations « interdites ». On peut ainsi lire que « c’est lui [Pojolat] qui a organisé la manifestation pro-palestinienne qui a dégénéré à Barbès, le 17 juillet dernier, et qui l’avait maintenue malgré son interdiction ». Ou, plus sobrement, dans le chapô de l’article : « La manif interdite de Barbès, c’est lui ».

François Bazin ne doit pas avoir une très grande expérience des manifestations pour penser qu’un homme seul peut « organiser » et « maintenir » ce type d’événement. Les manifestations de soutien aux Palestiniens ont été appelées par des organisations (associations, syndicats, partis), y compris les manifestations « interdites », et des personnes comme Alain Pojolat n’en sont que les représentants, chargés entre autres des contacts avec les autorités, notamment la Préfecture de Police. C’est la procédure classique pour l’organisation d’une manifestation.

Dans le cas de la manifestation de Barbès, ce sont pas moins d’une vingtaine d’organisations qui ont appelé malgré l’interdiction (...)

Alain Pojolat, s’il est (jusqu’à présent) le seul à être poursuivi par la justice, n’est qu’un représentant (parmi d’autres) d’un collectif d’organisations qui ont organisé et maintenu la manifestation du 19 juillet. Une version qui ne correspond peut-être pas à la méthode de la « fiche de police » choisie par François Bazin, mais qui est en revanche conforme à la réalité. Une réalité qui permet de comprendre pourquoi la suite de l’article de Bazin, qui entreprend de « démontrer » qu’Alain Pojolat est isolé et que personne, à part son avocat, ne voudrait aujourd’hui le défendre, ne tient pas davantage la route. (...)