
Après une année particulière, 2021 signe le retour de la Marche des Fiertés à Lyon. Dans un contexte difficile pour nos associations et nos communautés, il est plus que jamais important de faire entendre nos voix.
Comme chaque année, il est difficile de mettre en avant un axe particulier de nos luttes sans avoir l’impression de délaisser les autres. Mais dans le contexte actuel, nous avons fait le choix de nous unir contre le fascisme.
Il est impératif de rappeler que l’extrême droite est un péril mortel pour toutes les communautés minorisées. Le mouvement pour les droits LGBTIAQ+ est un mouvement pour la liberté, pour l’égalité et pour l’émancipation. Il est par essence incompatible avec l’extrême droite, quel que soit le déguisement de circonstance que prend le fascisme.
Celui-ci se retrouve à travers les discours de haine qui progressent inlassablement, jusque dans nos communautés. À Lyon, des milices fascistes s’en prennent physiquement aux personnes minorisées et aux militant-es-x. Ces attaques ont entre autres visé, de manière systématique, l’ensemble des derniers rassemblements LGBTIAQ+ et féministes ainsi que des locaux militants. Face à ces attaques, ne cédons rien : soyons fier-es-x et uni-es-x.
Nous dénonçons également toujours, la violence de l’État.
À l’heure où nous écrivons, le gouvernement vient d’annoncer le rejet de la proposition de loi visant à interdire les thérapies de conversion. Il y a quelques mois, il avait déjà rejeté l’interdiction des mutilations sur les personnes intersexes.
La grande promesse du quinquennat pour l’ouverture de la PMA pour toustes est au point mort. Par ailleurs, le texte qui pourrait être voté actuellement exclut les lesbiennes, les personnes trans et limite l’accès des personnes racisées à la procédure en refusant l’appariement.
Sur le Mariage pour Tous, comment peut-on le célébrer quand les personnes handicapées en sont privées au risque de perdre leur Allocation Adulte Handicapé (AAH) ? Pour l’égalité on repassera.
Pour la solidarité, le compte n’y est pas non plus. Les personnes les plus précaires et isolées de nos communautés ont été délaissées tout au long de la crise sanitaire et sociale.
Les personnes souhaitant un accès aux soins ou à la prévention pour le VIH, les hépatites et les IST et MST ont été passées au second plan.
La loi de pénalisation des client-es précarise et met toujours en danger les travailleuse-eur-s du sexe.
Les associations communautaires ont vu leurs activités grandement mises en difficultés. Celles-ci sont pourtant des espaces nécessaires pour venir en aide aux personnes trans’ et non-binaires ainsi que pour les personnes migrantes quand il faut s’en sortir face aux obstacles administratifs que leur imposent l’Etat.
Ce sont également des lieux de sociabilisation, d’entraide essentiels et de culture où nombre de personnes peuvent trouver refuge. Les contraintes imposées à nos activités ont notamment mis en danger des mineur-es de nos communautés. Face au silence et à l’inaction de l’Etat, les associations se sont comme toujours débrouillées pour compenser.
Le gouvernement préfère reprendre les discours de l’extrême-droite. La loi « sécurité globale » nourrit le recul de nos libertés, notamment au sein des communautés minorisées dans leur ensemble, tandis que le projet de loi « contre le séparatisme » vise de manière violente les communautés racisées et musulmanes.
La liste des violences de l’Etat et les personnes impactées est encore longue et nous ne les oublions pas.
C’est pour nous toustes que nous sommes réuni-es-x aujourd’hui et que nous clamons pour cette Marche : Violences fascistes, violences d’Etat : reprenons la rue, exigeons nos droits !