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le blog de René Poujol
Mariage gay : le cœur et la raison !
Article mis en ligne le 27 janvier 2013

l n’appartient pas au chrétien de se résigner à vivre « dans la foi » des situations qu’il juge contraires au bien commun.

Osons cette évidence : les catholiques sont partagés sur la question du mariage gay. Et les « chrétiens de gauche » n’échappent pas à la règle. J’ai lu la position de TC. Je la respecte sans la partager. Et je reçois aujourd’hui, comme marque d’ouverture, la proposition qui m’est faite d’exprimer ma « différence » dans ses colonnes (1).

Elle ne porte pas sur le constat. Oui, des couples homosexuels vivent parmi nous, qui ont droit à notre estime, à une forme de reconnaissance sociale et à la quète de leur propre bonheur. Oui, les familles homoparentales sont une réalité. Oui, des couples homosexuels sont capables d’aimer et d’éduquer les enfants dont ils ont la charge. Oui, il est légitime qu’ils souhaitent pour eux les droits qui reviennent indistinctement à tous les « petits d’homme ». Oui, enfin, l’homophobie reste un mal à combattre. De ce constat, faut-il conclure, avec le gouvernement, à l’urgence du mariage pour tous ? C’est ce qu’avec d’autre, je conteste.

Le mariage civil n’est pas un contrat qui viendrait officialiser nos amours ou nos préférences sexuelles, dont la puissance publique n’a pas à connaître. Il est une institution, basée sur la différence des sexes, garantissant aux enfants qui pourraient naître de cette union l’inscription dans une filiation claire. La revendication au mariage pour tous porte donc en elle la revendication à la parentalité, bien au-delà de la seule adoption. Et c’est là que le bât blesse.

Plus que d’amour, l’enfant a besoin de savoir d’où il vient.

Contrairement au discours convenu et au risque de choquer, ce dont a besoin l’enfant pour se construire, ce n’est pas d’abord d’amour (la résiliance montre que l’on peut, au besoin, en pallier le manque) mais la clarté sur ses origines, son inscription dans une généalogie qui, sauf accident, lui permette de savoir de quel homme, de quelle femme, il est le fils ou la fille. Je puis comprendre le « désir d’enfant », comment moyen de donner sens à sa vie et être source de bonheur. Mais peut-on construire son bonheur au détriment de celui de l’autre ? Nous vivons dans un Etat de droit. Aucune déclaration des Droits de l’homme ne mentionne un quelconque « droit à l’enfant ». Alors que la Convention internationale des droits de l’enfant reconnaît à chacun d’eux le droit à une double filiation père et mère. Au nom de quel principe le législateur entend-il faire prévaloir le désir des adultes sur le droit des enfants ? (...)