
(...)J’ai commencé ma thérapie il y a deux semaines à l’Utopia pour une réunion de présentation du mouvement Divers Gens. Un mouvement cherchant à proposer une liste de citoyens pour les élections municipales de la ville de Bordeaux. Une trentaine s’était présentée au rendez-vous. Chacun y alla des raisons qui l’avaient amené là. J’adore ces moments où chacun, si différent, confie son envie de “nous”.
Il fut conclu que les différences n’avaient pas à s’effacer dans ce mouvement, Divers Gens, pour justement revenir à la parole démocratique et sortir des logiques de superstructures des partis et syndicats actuels auxquels on adhère pour finalement né pas être mieux entendu, ni plus acteur qu’avant qu’on y adhère. Ici, pour moi, c’est du “Nous” qu’il faut avant tout recréer. (...)
Depuis nous sommes allés parler de notre mouvement dans un Café Repaire sur Bacalan, le “Bar de la Marine”. Là Jean Ortiz, présentait l’expérience de Marinaleda, ce village qui s’est construit autour de la lutte contre un grand possédant andaloux. Après 10 ans de luttes ses habitants ont obtenu 1600 hectares si ma mémoiré est bonne. Il s’agissait pour nous d’en entendre davantage à ce sujet que nous connaissions déjà.Si ça reste un vrai plaisir d’entendre Jean Ortiz nous en parler, il est toujours compliqué de ne pas s’arrêter à la simple contemplation d’un magnifique ailleurs. (...)
Pourquoi aussi créer encore un parti, cela ne revient-il pas encore à simplement afficher sa différence, risqué évident de ce genre de mouvement ?
Tout simplement parce que les grands partis et syndicats sont sclérosés par leur verticalité et ont adopté des postures de gestionnaires. Ces derniers sont responsables, et doivent l’assumer enfin de la déliquescence de leurs mouvements, et même à mon sens, de la montée du FN. Ils ont peu à peu dégoûté la population de l’idée de faire de la politique. L’heure n’est donc plus à la raison et à la logique de parti. Non, l’urgence est de rêver, de s’éclater en milliers de mouvements s’il le faut. Arrêter de se mettre à la place de son prochain et se mettre dans la sienne propre et se demander par quel bout commencer à s’impliquer.
Bien sûr il ne devient pas inutile de s’encarter dans un parti ou un syndicat. Chacun son trip, accrochons nous au moindre fil qui passe par là et suivons le où il nous amène. Prenons plaisir. Si c’est dans un grand parti alors je suggère quand même de penser de redoutables outils pour faire que celui qui doit nous représenter le fasse. En haut de la pyramide, on le sait bien, l’air n’est pas le même.
L’heure n’est pas à la pyramide. Elle est au groupe, aux groupes qui doivent retisser une logique et une force d’action, des réseaux de connaissances avant tout. (...)