
Dans son dernier film Robert Guediguian clôt l’épopée de l’Estaque, de la classe ouvrière, des lendemains qui chantent, par la violence sans appel de la trahison de classe, sans même parvenir à nous convaincre qu’en dépit de tout, les jours heureux ne se sont pas définitivement effacés de l’horizon. Impitoyable métaphore qui éclaire d’un jour cru la catastrophe annoncée de « Marseille 2012 »…
Il s’agissait, souvenons-nous en, pour toute la génération qui a engagé une guerre de civilisation à l’aube des années 90, aux fins de conduire à bonne fin le procès de la marchandisation de l’eau, de conclure un cycle par une apothéose : à Marseille en 2012, l’eau deviendrait, sans appel, une « marchandise ».
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ce vote un après-midi, à Madrid, où les barons de l’eau pouvaient songer, enfin, à élire leurs successeurs.
Entre Pagnol et le Parrain, disions-nous. Nous y sommes.
Les « géants » de l’eau français, tétanisés, poursuivent, impuissants, leur descente aux enfers. (...)
Annoncé comme l’événement majeur qui allait révolutionner à jamais la question de l’eau, l’affaire tourne au désastre.
Ses protagonistes se déchirent, de l’Elysée à la mairie de Marseille. (...)