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Afrique in visu
Martina Bacigalupo : Chronique intime de la résistance ordinaire
Article mis en ligne le 17 septembre 2011
dernière modification le 16 septembre 2011

Lauréate du Prix Canon de la Femme Photojournaliste en 2010, la jeune photographe italienne Martina Bacigalupo expose à Perpignan le travail réalisé grâce à ce prix.

« Mon nom est Filda Adoch » raconte l’histoire d’une femme Ougandaise de 53 ans dont la vie a été bouleversée par la guerre. Plus que la violence et les drames, Martina s’intéresse aux gestes quotidiens et à la résistance silencieuse de cette véritable guerrière de l’ordinaire.

(...) Quand ma mère me dit « je ne comprends pas pourquoi tu restes au Burundi, il y a tellement de beaux pays dans le monde » Je lui réponds « Oui, il y a beaucoup de beaux pays, mais il y tellement d’hommes, pourquoi tu restes avec mon père ? » et elle me répond « Ton père il m’est arrivé comme ça ! » et je lui dis « c’est la même chose, le Burundi m’est arrivé ! ». Les choses t’arrivent dans la vie, et tu choisis de creuser ou pas. (...)

l’Afrique ne se vend pas du tout, le noir et blanc, encore moins. Donc faire du noir et blanc en Afrique ce n’est pas cela qui te fera gagner de l’argent. C’est un choix de vie : aller creuser une culture que l’on ne connait pas. (...)

Quand Human Rights Watch m’a appelée pour que je fasse les photos pour un rapport sur les femmes au Nord Ouganda, j’ai rencontré de nombreuses femmes chaque jour. J’ai demandé à passer une journée entière avec l’une d’entre elles. Travailler en ayant que quelques minutes ne me permettait pas de me rapprocher d’elles. Je sentais que c’était un peu violent pour moi et pour elles. J’ai lu les interviews que Human Rights Watch avait fait des différentes femmes, et toutes les histoires étaient fortes, du coup j’ai choisi par rapport à ma sensation. Quand j’ai rencontré Filda, je me suis dit : « c’est elle ». Ce qui m’a touché chez elle c’est qu’elle a tout pour être une victime, mais elle ne l’est pas. Avec tout ce qu’elle a vécu et tout ce qu’elle endure chaque jour, elle ne demande rien à personne, elle mène sa vie. Pour moi c’est quelque chose qui peut nous toucher tous.

L’Afrique, ce n’est pas de la misère, c’est de la lumière !

(...) Wikio