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Mastodon, Diaspora, PeerTube... : des alternatives « libres » face aux géants du Net et à leur monde orwellien
#alternatives #numeriqueresponsable #fediverse
Article mis en ligne le 17 décembre 2022

Les chiffres sont à manier avec précaution, mais on estime que Google capterait à lui seul plus de 90 % des requêtes sur les moteurs de recherche en Europe. Il devient de plus en plus difficile d’ignorer que la multinationale amasse ainsi une quantité phénoménale de données personnelles : lorsque vous effectuez une recherche ou que vous vous rendez sur un site Internet, Google en conserve une trace qui permet, entre autres, de vous proposer de la publicité ciblée, c’est-à-dire ajustée à votre profil. Google recueille aussi des données via son navigateur web Chrome, son service Gmail, via Youtube, qui lui appartient, Google maps, et aussi tous les smartphones munis du système exploitation Android…

Si vous n’utilisez pas de smartphone Android, vous possédez sûrement un IPhone, d’Apple. Apple est le roi de l’obsolescence programmée et des appareils fermés (...)

Et quel que soit votre smartphone, vous faites probablement partie des deux milliards d’utilisateurs de Facebook, ou de ses filiales WhatsApp et Instagram. Facebook, c’est un peu le surveillant-chef. Comme expliqué dans sa politique d’utilisation des données, le « réseau social » récolte et analyse une série d’informations fournies par ses utilisateurs, volontairement ou pas : contenus publics diffusés ; messages privés envoyés sur Messenger ; personnes, pages et groupes que l’on suit ou « aime » ; articles, photos et vidéos que l’on consulte, commente ou « like » ; informations sur l’appareil depuis lequel on accède au service, géolocalisation… Tout cela pour, au final, vendre de la publicité ciblée.

« Je suis toujours étonnée de voir des militants discuter d’actions de désobéissance civile sur des groupes Facebook » (...)

Les Gafam et leurs outils numériques semblent partout. Leur surveillance de nos comportements, voir leur espionnage, est-il une fatalité pour toute personne un minimum connectée ? Peut-on y échapper ? Pour chaque service technologique qu’ils nous délivrent, en échange de la collecte consentie ou non de nos données, il existe des alternatives. Celles-ci sont plus respectueuses de la vie privée et ne dépendent pas d’une multinationale qui a pour ultime objectif le profit. (...)

Pour le navigateurs Internet, il y a Firefox, alternative connue à Chrome, Safari (le navigateur d’Apple), et Internet explorer (devenu Microsoft Edge). Pour les moteurs de recherche, les utilisateurs qui désirent naviguer sans être pistés peuvent s’en remettre à des « méta moteurs » tels Duckduckgo ou Startpage : ils collectent des résultats provenant des moteurs de recherche classiques, mais en assurant un anonymat à l’utilisateur. (...)

Mastodon, l’alternative décentralisée et non-commerciale à Twitter (...)

En matière de réseaux sociaux, l’offre de services alternatifs existe aussi. Si vous souhaitez vous passer de Twitter, il suffit de créer un compte sur Mastodon, réseau social sans publicité créé en 2016 par un jeune informaticien allemand, Eugen Rochko. Le réseau est dit « décentralisé ». Il n’est pas géré par une seule entité omnipotente (comme pour Facebook), mais par une multitude d’« instances » : des serveurs hébergés chez des particuliers ou des associations, par exemple. « Lorsque Twitter modifie ses conditions d’utilisation, cela impacte tous les utilisateurs. Sur Mastodon, chaque instance définit ses propres règles et ses conditions de modération. Par ailleurs, à l’inverse de Twitter, il n’y a pas de revente de données personnelles à des entreprises tierces », souligne Angie Gaudion, chargée de communication et de partenariats au sein de Framasoft, une association d’éducation populaire dédiée au monde numérique, et créateur de nombreux service numérique éthiques et en logiciel libre. (...)

« Mastodon n’est pas un outil isolé, souligne Okhin, de la Quadrature du Net. Il appartient au Fediverse, c’est-à-dire un univers fédératif rassemblant des systèmes qui fonctionnent tous selon un standard baptisé Activity Pub. » (...)

Activity Pub permet la publication d’activité sous forme de flux, sans règles dictées par une logique commerciale ni de politique de censure unifiée comme sur Youtube, dont l’algorithme écartera les contenus jugés inadaptés à la diffusion de publicité. Alternative à Youtube, PeerTube propose ainsi une plateforme de partage de vidéos en ligne décentralisée et indépendante de Google.

On trouve également un logiciel de partage d’images du nom de PixelFed, qui constitue une alternative au géant Instagram, propriété de Facebook critiqué pour sa politique de censure drastique. Lancé il y a un peu plus d’un an par un développeur canadien, PixelFed souhaite offrir les mêmes services qu’Instagram tout en se démarquant radicalement des règles en vigueur dans l’empire Facebook. Ici, pas de publicité, pas de recommandations dictées par des algorithmes, pas de business avec vos données personnelles.

Diaspora, le Facebook libre de demain (...)

Réseau social original, Seenthis (« Vu ça » en français) a été lancé en France en 2011. Il s’apparente par certains aspects à Twitter, mais propose bien d’autres fonctionnalités. L’utilisateur peut y tenir un blog personnel constitué de billets courts, dans lesquels il recommande à ceux qui le suivent la lecture d’articles (comme ceux de Bastamag, par exemple). Il y a enfin Diaspora, réseau social alternatif à Facebook fondé en 2010 par quatre étudiants de l’université de New-York. Pour l’instant, Diaspora n’a pas atteint le stade de développement de Mastodon, mais la communauté numérique travaille à améliorer son ergonomie. (...)

Mail, appels vidéo, carto... Pour chaque service une alternative existe

Pour les mails, celles et ceux qui veulent échapper à Gmail – et à l’analyse de ses correspondances par Google – ont le choix d’opter pour Protonmail ou Posteo. En fait, pour tous les services des Gafam, il existe une solution alternative, développée en logiciel libre, plus respectueuse des données de ses utilisateurs. (...)

Concrètement, un logiciel est dit « libre » – par opposition aux logiciels « propriétaires » de type Windows – lorsqu’il garantit à l’utilisateur quatre libertés : la liberté de faire fonctionner le programme comme il le souhaite ; la liberté d’étudier le fonctionnement du programme et le modifier, ce qui suppose d’accéder au « code source » du programme (sa recette de cuisine) ; la liberté de distribuer des copies de ce programme à d’autres gens ; la liberté de distribuer des copies de sa version modifiée.
« Utiliser un logiciel libre, c’est reprendre collectivement le contrôle sur l’outil l’informatique »

Depuis trois décennies, le logiciel libre – porté par son iconique noyau Linux – a connu une croissance fulgurante (...)