
70 000 réfugiés maliens continuent de survivre dans des conditions précaires au milieu du désert mauritanien, sans perspective de retour en raison des tensions ethniques affectant le nord du Mali. C’est ce que décrit le rapport « Echoués dans le désert » publié aujourd’hui par Médecins Sans Frontières, qui appelle les organisations humanitaires à se préparer à un effort durable et à la hauteur des besoins.
A travers des témoignages recueillis auprès d’une centaine de réfugiés dans le camp de Mbéra, en Mauritanie, ce rapport documente les raisons qui ont forcé la population à fuir, témoignant ainsi de la complexité de la crise au Mali voisin. Alors que l’instabilité risque de perdurer pendant des mois, voire des années, les réfugiés maliens risquent eux de rester isolés au milieu du désert, totalement dépendants de l’aide humanitaire.
« Aujourd’hui, des pans entiers de la population du nord du Mali restent déplacés à l’intérieur du pays ou réfugiés dans les pays voisins, s’alarme Henry Gray, coordinateur des opérations d’urgence de MSF. La plupart des réfugiés appartiennent aux communautés touarègues et arabes. Ils ont fui de manière préventive, très souvent par peur de subir des violences à cause de leur lien présumé avec des groupes islamistes ou indépendantistes. Aujourd’hui, dans le nord du Mali, il règne un climat de méfiance et de peur. »
Présente en Mauritanie depuis l’arrivée des premiers réfugiés, début 2012, MSF a alerté à maintes reprises sur les conditions de vie déplorables dans le camp de Mbéra et leurs conséquences dramatiques sur la santé des réfugiés. (...)