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Médias, service public et publicité
par MarianneAuteur mercredi 26 septembre 2012
Article mis en ligne le 29 septembre 2012
dernière modification le 26 septembre 2012

Pour ou contre le retour de la publicité sur le service public ? Le débat fait rage et rares sont les politiques qui osent affirmer leur position. Une question qu’il faut pourtant se poser tant l’audiovisuel public se retrouve enfermé dans un état dichotomique, balloté entre deux concepts divergents d’économie des médias. (...)

Les formes plurielles du tout.

Dans l’univers généralisé des médias de masse, trois secteurs médiatiques cohabitent.

Mon premier épouse des structures entrepreneuriales, là où produire de l’information s’axe sur une obligation de rentabilité ; c’est le secteur privé.

Mon second représente une sorte de « délégation informationnelle » étatique qui concoure au service général du « faire connaître » ; c’est le modèle public.

Mon dernier œuvre dans une mission non lucrative par des subventions ou autres fonds de soutien ; c’est le secteur associatif. Pour illustrer les ramifications de l’arbre médiatique et initier ce contexte polémiste, retournons aux prémices du paysage audiovisuel en comparant deux branches radiophoniques particulièrement représentatives : l’exemple des radios américaines et anglaises. (...)

 Le modèle Américain est libéral, essentiellement privé. Une culture du média économique qui prend sa source dans les premiers pas du journalisme audiovisuel, car à ce moment, seules les riches entreprises avaient les moyens d’investir dans la technologie de diffusion. La production s’associe donc de fait avec les logiques industrielles de marché et d’audience (...)

 De son côté, le schéma anglais s’est développement en suivant les mêmes méthodes jusqu’à ce que finalement, l’État charge les entreprises médiatiques de se réunir dans une union nationale de développement. (...)

 En France, on aime le mélange des genres, ou les modèles particulièrement déconstruits. En fait, nous nous représentons mal l’importance d’une séparation claire entre secteurs publics et privés et floutons les engagements publics dans leurs missions envers la communauté, « la puissance publique ». Car France-Télévisions et Radio-France sont bien des entreprises publiques, dont les objectifs sont sociaux (donc non lucratifs) et se tournent uniquement vers une offre destinée aux publics. Un acte démocratique exempt de toute logique économique : chaque citoyen a le droit d’être informé, à l’État de garantir la mise en œuvre d’un média pour tous. Une action en faveur de l’intérêt général. Point. Cette mission s’ancre alors dans un contrat d’ordre public qui a pour fonction principale d’assurer un service d’information généralisé ; d’autant que ce service, vous le financez avec vos impôts par la redevance audiovisuelle. A cet instant, il me semble qu’à aucun moment, l’administration publique puisse être polluée par des logiques commerciales. Il en va de l’assurance d’une information certes politique, mais non-commerciale (c’est déjà ça). (...)

Différencions toujours et encore la vente de la vocation, et le commerce du service public. Les deux ne peuvent plus cohabiter, nous risquerions trop de court-circuiter à terme l’équilibre du système social des médias, déjà pas mal affaibli ces dernières années. Pour sauver l’audiovisuel public français, je crois que nous devons redéfinir les frontières médiatiques : entre les recettes privées et la redevance, entre le public et les entreprises, il va bien falloir choisir. (...)