
Pour résister, pour répondre à des besoins sociaux, dans le cadre des luttes d’émancipation et du combat anticapitaliste, se construisent des « alternatives » concrètes, ici et maintenant, comme il s’en est toujours construit. Coopératives ou mutuelles ouvrières du XIXe siècle, terres collectivisées dans l’Espagne de 36, cordons industriels dans le Chili de l’Unité populaire, radios libres des années 70, lycées ou facs autogérés, centres sociaux italiens, budget participatif de Porto Allegre, dispensaires de santé autogérés en Grèce, entreprises reprises en Scop et/ou en autogestion, réseaux de vente directe par des paysans, etc. : les alternatives prennent des formes multiples, ne cessent de renaître et de se renouveler.
Ces expériences – impasse autarcique pour certains, garantie de changements effectifs et antidote à toute dérive bureaucratique pour d’autres – sont l’objet de débats quant à leur place dans une stratégie de transformation sociale. Convaincus de la nécessité d’une bataille politique globale, nous proposons d’interroger la place de ces expériences dans la transformation de la société, et en particulier leurs rapports avec une organisation politique de gauche capable de contribuer vraiment à la réappropriation démocratique du pouvoir. Nous proposons donc de baser notre réflexion sur l’examen de quelques alternatives actuelles, d’en questionner l’intérêt, la portée et les limites, pour déterminer ce que pourrait leur apporter et ce qu’en ferait (ou pas !) l’organisation politique que nous souhaitons.
Pour en débattre, nous proposons d’y consacrer notre première séance de la « fabrique des lilas » (...)