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France-Soir
Microsoft remplace tous ses journalistes MSN par des robots
Article mis en ligne le 4 juillet 2020

Les fantasmes et cauchemars sur des intelligences artificielles ou des robots qui pourraient remplacer les travailleurs humains existent depuis des années. Ils sont devenus un peu plus réalités avec la pandémie de coronavirus car des robots ont été plus facilement acceptés et utilisés, remplaçant certains employés pour effectuer des tâches de façon plus rapide, sans risque de tomber malades et de façon plus rentable. On se rapproche un peu plus d’une société automatisée aujourd’hui avec l’annonce de Microsoft qui va remplacer les journalistes et autres employés en charge des informations sur MSN.com par des algorithmes.

Les actualités du site Web MSN seront générées par une IA

À partir du mois de juillet, si vous cherchez des actualités dans les pages d’accueil du site Web MSN et du navigateur Edge, vous ne trouverez plus de reportages produits par des journalistes car ils seront remplacés par des textes, produits automatiquement par un logiciel d’intelligence artificielle. Microsoft a décidé de cesser d’employer des humains pour sélectionner, éditer et organiser des articles de presse sur ses pages d’accueil. Lors du lancement de MSN News en 2018, Microsoft avait déclaré employer plus de 800 personnes dans 50 bureaux différents (...)

Les équipes internationales de MSN News sont aussi touchées et le Guardian évoque la suppression des 27 postes de journalistes de PA Media, agence qui fournissait les articles de MSN.com au Royaume-Uni.

Quels risques de remplacer les humains par des robots ?

La décision du géant américain est jugée risquée par les employés licenciés, car aujourd’hui, les journalistes doivent respecter des consignes très strictes pour vérifier l’information, éviter le contenu violent ou inapproprié. Cette modération éditoriale est d’autant plus importante qu’elle permet de garantir la sécurité des contenus aux jeunes utilisateurs, très nombreux sur les portails MSN.

Les robots-journalistes produisent déjà de l’information depuis quelques années (...)

Le robot peut-être un assistant pour faciliter les parties les moins intéressantes du travail pour que le salarié puisse se concentrer dans des aspects qualitatifs du travail.

La crise sanitaire va-t-elle accélérer l’adoption des robots ?

Dans ce contexte de distanciation sociale, les robots prennent la place des humains dans les restaurants, à la place des serveurs, dans les laboratoires pour réaliser les tests, ou dans les espaces publics pour désinfecter les zones fréquentées. Pour Microsoft, il ne s’agit pas d’une décision économique liée à la crise, mais plutôt d’un changement de stratégie. (...)

Selon Olivier Le Deuff, chercheur français en sciences de l’information et de la communication, l’automatisation permet de réaliser les tâches répétitives.

Sur ce point, le phénomène pourrait bien s’accélérer, ce qui signifie de probables pertes d’emploi dans certains secteurs tertiaires.

Quel mécanisme de régulation face à la concurrence des robots ?

Le débat sur une éventuelle taxe sur les robots est donc revenu sur le devant de la scène. Cette taxe financerait un revenu universel pour ceux qui auraient perdu leurs emplois à cause d’un robot, en attendant leur reconversion. Pour certains spécialistes, comme l’économiste Emmanuel Buisson-Fenet, taxer les robots risquerait de mettre en péril la sortie de la crise et détruirait plus d’emplois.

Appliqué à FranceSoir, est-ce qu’un robot aurait pu écrire trois des articles récents de l’actualité ? (...)

Le journaliste peut être rassuré, il a encore de beaux jours devant lui pour la partie analytique, le rédactionnel et le titrage. Cependant pour les signaux forts et faibles il pourra être intéressant de faire passer des systèmes experts et de l’AI afin de détecter des schémas, des correlations et des relations causales invisibles à l’œil nu.

Il n’y a pas si longtemps on avait annoncé la fin du papier ce qui avait grandement inquiété les papetiers, mais la dématérialisation n’a pas encore tué le papier. C’était à la fin des années 1980.