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Mise en vente des bijoux de la Couronne : la fin du Portugal
par de Lima mardi 26 février 2013
Article mis en ligne le 1er mars 2013
dernière modification le 26 février 2013

Les portugais en ont assez de ne plus avoir le destin de leur Nation en main. L’un des derniers symboles de l’héritage culturel du Portugal, les chantiers navals de Viana do Castelo ont été tout simplement mis en vente.

Le Portugal vit une période historique de privatisation forcée de son héritage culturel et patrimonial hérité de la révolution des œillets. Les prêts conditionnés de la Troïka l’ont obligé à privatiser le pays. La restriction budgétaire amenant la récession, les objectifs de déficit public ne seront pas atteints en 2013. En 2012, on observe cependant une amélioration des déficits publics sans pour autant atteindre les objectifs initiaux. Aujourd’hui l’objectif est de parvenir à 3% du PIB fin 2014. Socialement la réponse à ces vagues de privatisation est pour le moins surprenante : le pays connait un phénomène sans précédent éloigné de l’état d’esprit naturel des portugais, pacifistes dans leur belle maison du bord de l’Atlantique. Ils se révoltent. Ils ont même été à l’origine du mouvement des indignés parti de Lisbonne. Les grèves et manifestations à répétition se multiplient dans tout le pays. C’est assez nouveau pour être signalé. (...)

De nombreux candidats du nord de l’Europe et des Pays de l’Est se sont pressés, norvégiens, russes, et même chinois se précipitent. Un groupe russe devrait l’emporter, RSI du magnat russe Andrei Kissilov sans aucune expérience naval pour 10 millions d’euros. Triste destin pour ce chantier naval emblématique – nationalisé après la révolution des œillets de 1974 – qui croulait sous les commandes et employait dans les années 1990, 2800 salariés. (...)

les portugais ne comprennent pas pourquoi ils devraient payer pour les errements de l’Europe. Ils sont d’accord pour être sanctionnés sur leur manque de productivité et éventuellement accepter d’attendre que les temps soient meilleurs mais pourquoi payer pour les promesses non tenues d’une Europe en crise qui tentent de leur enlever tout ce qu’ils ont acquis et pour une crise financière qui vient d’ailleurs. Aujourd’hui on assiste à une désindustrialisation massive du pays. (...)

Pour les habitants de Viana do Castelo comme pour le reste du pays, la récente vague de privatisation inquiète. Les derniers fleurons stratégiques de l’économie portugaise s’envolent. Il y a un sentiment généralisé de perte de souveraineté et la maîtrise du destin des portugais se perd dans une nostalgie profonde.