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Misère du documentaire politique
Article mis en ligne le 15 juin 2018
dernière modification le 13 juin 2018

Au mois de février dernier, un an après les premières révélations du Canard enchaîné, BFMTV et France 5 diffusaient deux documentaires revenant sur la campagne présidentielle de François Fillon et sur ce qu’il convient d’appeler, en langage médiatique, le « Penelopegate » [1] : « Qui a tué François Fillon ? L’enquête » [2] et « François Fillon : l’homme qui ne pouvait pas être président » [3]. Curieux de savoir comment deux rédactions en principe si différentes aborderaient le sujet, nous avons visionné les deux documentaires.

L’occasion de constater une nouvelle fois l’inanité et l’inutilité sans frontière médiatique du journalisme politique dominant qui, même lorsqu’il dispose d’un format non contraint pour s’exprimer, de temps et de moyens pour travailler, ne sait rendre compte de la vie politique que comme une suite de « coups », et plus particulièrement de « coups de comm’ », joués par une poignée de responsables de premier plan. Dans un tel schéma, les pronostics sondagiers, les anecdotes et les bons mots, la psychologie (de comptoir) des protagonistes, sont censés éclairer les coulisses de la course pour le pouvoir et tiennent lieu d’information.(...)

Le résultat ? Deux documentaires qui écrivent une pseudo (petite) histoire officielle reposant sur les souvenirs et les témoignages de ses acteurs directs, sans aucun recul ni mise en perspective ; deux documentaires inutiles qui n’éclairent en rien une affaire qui avait déjà tant focalisé l’attention médiatique au cours de la campagne présidentielle, jusqu’à en occulter le reste et l’essentiel pendant des semaines. (...)