
Dans un contexte où les logiques de réduction des dépenses engendrent de nombreux reculs d’acquis sociaux, la jeunesse n’est pas épargnée. Les étudiants, comme d’autres jeunes, font aujourd’hui face, de manière sans cesse croissante, à des conditions sociales et économiques difficiles, et ceci à cause de nombreux facteurs (...)
(...) En Belgique francophone, la Fédération des étudiants francophones (FEF) lutte depuis de nombreuses années pour un enseignement gratuit, de qualité et accessible à tous. Cette lutte s’est généralement accompagnée de revendications plus générales, portant sur le nécessaire refinancement d’un enseignement supérieur désargenté pour faire face aux défis de la démocratisation qui a vu le nombre d’étudiants dans l’enseignement supérieur passer de 101 500 en 1988 à 178 000 en 2012 |3|. (...)
Alors même que l’importance de la diversité et de l’ouverture aux dynamiques internationales fait partie de nombreux discours officiels relatifs à l’enseignement supérieur, une récente réforme du décret « Paysage » semble en contradiction avec ces discours. En effet, on y trouve la possibilité de faire payer à des étudiants étrangers jusqu’à 12 525 euros de minerval. Cette possibilité de faire payer à des étudiants internationaux – à l’exception de ceux issus de pays de l’Union européenne, des pays moins avancés — repris sur la liste PMA (Pays les moins avancés) de l’ONU — ou des pays avec lesquels la Communauté française a établi un accord à ce sujet – révolte de nombreux étudiants qui s’organisent. Ainsi, de nombreux acteurs, comme des conseils étudiants au niveau local, des associations d’étudiants internationaux et jeunesses politiques ou syndicales, se mobilisent à ce sujet pour demander le retrait de cette disposition, et un minerval commun pour tous, tendant vers la gratuité comme la Belgique s’y est engagée.
Si une offre de prêts étudiants voit peu à peu le jour en Belgique, la situation actuelle reste peu documentée, il convient donc de rester vigilants. Par contre, comme nous avons pu le voir, les risques d’endettement, liés à la paupérisation, à l’insuffisance des mécanismes d’allocations d’études et à l’allongement des études sont bien présents. (...)