 
	Il n’ont plus que ce mot à la bouche ! “Monétiser” ! Mario Draghi, président de la BCE veut monétiser « sans limites » la dette des pays membres de l’UE. Son confrère de la Fed, Ben Bernanke, est pressé de monétiser son royaume déchu avec un troisième “quantitive easing”. Comme si les deux premiers avaient servi à quelque chose !
La monétisation n’est pas une mauvaise chose en soi. Mais il y a deux façons de monétiser : la mauvaise et la bonne.
(...) rien sur le remboursement des dettes dans la déclaration universelle des Droits de l’homme. Par contre, sur le droit au travail (article 23), au logement (article 25)… Croyez-vous que ça empêche les margoulins de licencier, d’expulser, au nom de l’effort commun de tous (moins les créanciers) face à la crise ? (...)
Il y a une autre façon, la bonne, de monétiser : celle qui consiste à (ré)injecter les liquidités nécessaires au bon fonctionnement de l’économie réelle. D’une certaine façon cela revient à créer un nouvel ordre monétaire en marge de l’ordre officiel.
C’est à peu près ce que firent les Islandais et les Argentins après avoir renvoyé balader leurs créanciers. Et, miracle, cela ne se passa pas trop mal pour eux. Pour sortir de la mouise, l’Argentine substitua de fait les LECOP et le “crédito” à un peso trop maqué avec le roi-dollar. Et se ficha royalement des rodomontades du FMI. (...)
La création d’un nouvel ordre monétaire ne peut donc passer que par une relocalisation des monnaies. Et une explosion de la zone euro. Un sacrilège pour les gardiens du temple européen. Un souffle d’air frais possible pour les populations. (...)
Le système est entré en état de mort clinique depuis janvier 2008. Sa chute contraindra et forcera des solutions alternatives vitales pour une monétisation salutaire de l’économie réelle.
