
Monsieur le facho furieux
Funeste et fâcheux
Qui, hier, m’ avez cogné
J’ ai du mal à vous détester.
Débonnaire et souriant,
J’ allai vers vous, réjouis-bon temps…
Alors vous avez foncé,
Comme le ferait un forcené.
Et vous m’ avez pris par le cou,
Pour mieux me filer des coups,
Mes tracts vous avez froissés,
En me criant des méchancetés
Et puis vous m’ avez poussé
Et commencé à me boxer.
Vous avez démoli mon nez !
Mon œil vous l’ avez pétè !
Adrénaline est arrivée…
J’ ai rien senti du tout
De vos coups, et malgré tout
J’ arrive pas à vous détester !
A 15 ans, j’ aurais riposté.
A 75 j’ ai regardé
Vos yeux
De fou furieux…
J’ y ai lu bien de la misère
Du mal amour et de la peur
Du désespoir et du malheur…
J’ ai pensé vous vous êtes trompé de colère
Monsieur le facho furieux,
Funeste et fâcheux
Qui, hier, m’avez cogné
Et que je ne peux pas détester.
Yves Loriette, le 5 mars 2011
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