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le Parisien
Mort d’Adama Traoré : les juges veulent entendre deux témoins clés
Article mis en ligne le 5 juin 2020

Parmi ces deux témoins figure la personne chez qui le jeune homme de 24 ans s’était réfugié et où il a été interpellé.

C’est un coup de théâtre dans l’affaire Adama Traoré. Les juges viennent de signifier à la famille du jeune homme de 24 ans -décédé en 2016 dans la caserne de Persan (Val-d’Oise) près de deux heures après son interpellation par les gendarmes- qu’ils envisageaient d’entendre, début juillet, deux témoins du dossier. Une demande réclamée depuis trois ans par la partie civile et restée jusque-là lettre morte, comme celle d’une reconstitution des faits. (...)

Le premier témoin est la personne au domicile de laquelle s’était réfugié Adama Traoré et où il a été arrêté après avoir échappé à une première interpellation dans la rue. Il a été entendu une seule fois par les gendarmes dans des conditions dénoncées par la famille de la victime. Le second est une femme qui a assisté à l’interpellation avortée du jeune homme de 24 ans à Beaumont-sur-Oise (Val-d’Oise) et qui n’a encore jamais été auditionnée. Les auditions de ces deux témoins, jugées capitales par la partie civile pour comprendre les circonstances de l’interpellation d’Adama Traoré, doivent se faire en présence de Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille de la victime. (...)

la dernière expertise indépendante réalisée par la famille est venue télescoper le dossier d’instruction.

La responsabilité des gendarmes dans la mort d’Adama Traoré est en effet pointée par un rapport médical dévoilé mardi 2 juin. Cette expertise considère que la mort du jeune homme est bien due au plaquage ventral effectué par les forces de l’ordre. Ce rapport médical a été dévoilé quelques jours après une ultime contre-expertise ordonnée par les juges d’instruction en charge de cette affaire sensible et qui mettait hors de cause les gendarmes. Deux autres expertises précédentes étaient arrivées aux mêmes conclusions contradictoires.

« C’est la première fois que les juges écoutent notre avocat et acceptent sa demande », se félicite Assa Traoré. Elle poursuit : « Nous espérons désormais obtenir aussi une reconstitution que nous demandons depuis le début de l’affaire ».
Statut de témoin assisté

En mars 2019, les juges avaient clôturé leur instruction sans mettre en examen les trois gendarmes mis en cause dans la mort d’Adama Traoré, ceux-ci étant laissés sous le statut de témoin assisté. (...)