
Deux étudiants de Standford ont mis en lumière le caractère particulièrement sensible des métadonnées téléphoniques. Sans jamais espionner les appels téléphoniques, ils ont montré qu’il est possible d’aller très loin dans la vie des gens, jusqu’à connaître leur état de santé ou savoir s’ils possèdent des armes à feu.
Lorsque le scandale PRISM a éclaté, et avec lui son cortège de révélations toutes plus édifiantes les unes que les autres, le gouvernement américain s’est empressé de réagir en organisant dès le lendemain une conférence de presse dans laquelle le président Barack Obama se voulait formel : les services de renseignement ne se préoccupent pas du contenu mais des métadonnées. (...)
Or il est clair aujourd’hui que les métadonnées permettent d’aller très loin dans la vie privée des individus. Lorsqu’elles sont collectées en grand nombre, elles fonctionnent comme un puzzle : il est possible de les rassembler afin de deviner la teneur d’une conversation téléphonique sans avoir à l’espionner. Il suffit de savoir qui appelle qui, quand, depuis quel lieu, à quelle heure et ainsi de suite.
Le caractère sensible de ces informations a été mis en lumière par deux étudiants de Standford, Jonathan Mayer et Patrick Mutchler. En se basant exclusivement sur les métadonnées, ils ont pu savoir l’état de santé de la cible ou si elle possède des armes à feu. Parfois, il a été possible de corroborer ces éléments avec des informations publiques.
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"L’ensemble des données que nous avons analysé dans ce rapport a impliqué des centaines d’utilisateurs et s’est déroulé sur plusieurs mois. Les relevés téléphoniques scrutés par la NSA et les opérateurs couvrent des millions d’Américains sur plusieurs années", ont rappelé les deux étudiants, qui considèrent que de nouvelles contraintes juridiques devraient être édictées pour limiter l’accès à ces métadonnées. (...)