
Elle est femme et journaliste en Afghanistan. Militante pour la liberté d’expression et des droits des femmes. Et désormais ministre. Najiba Ayubi sera la ministre des Affaires féminines dans le nouveau gouvernement afghan, dont la composition a été annoncée lundi 12 janvier – avec trois femmes sur 25 ministres...
« La peur n’a jamais poussé Ayubi à se poser des limites. Pas plus que son sexe », écrivait l’International Women’s Media Foundation, qui lui décernait en octobre 2013 le prix du courage journalistique. Elle est l’une des « 100 héros de l’information » pour Reporter sans Frontières, qui rappelle aussi le courage de celle qui était la directrice du Killid Group, « un réseau de médias à but non lucratif qui publie les deux magazines les plus populaires du pays (Killid Weekly et Mursal Weekly) et gère huit radios écoutées par 12 millions d’Afghans ». Najiba Ayubi est également la co-fondatrice du Consortium Indépendant des Médias Afghan, et de l’Initiative Liberté d’Expression, qui soutient les journalistes dans le pays.
Cette journaliste depuis plus de 25 ans a pris l’habitude de vivre avec les menaces, venant des talibans mais aussi du pouvoir, pour ses reportages sur la politique et les droits des femmes. « Chaque fois que je reçois une menace pour mon travail, j’éprouve une forme de satisfaction », expliquait-elle à l’International Women’s Media Foundation. « Et je me dis que, si je reçois ces menaces, c’est que je fais quelque chose de très important ».
Dans le Huffington Post, en juin 2014, elle évoquait son espoir devant « le développement de la liberté de parole en Afghanistan » depuis la chute du régime taliban il y a 12 ans. Tout en se disant « extrêmement consciente de la fragilité » des avancées démocratiques dans le pays. « Elles sont le résultat de 12 ans d’efforts, je ne veux pas les voir disparaître. » La tâche s’annonce lourde, à l’heure du retrait des forces de l’OTAN (Voir aussi : Présidentielle en Afghanistan : les droits des femmes en retrait).
En ce qui concerne les droits des femmes, Najiba Ayubi relevait que « les traditions préjudiciables et les croyances et attitudes inappropriées envers les femmes restent les principales barrières. (...)