Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Acrimed
Nathalie Saint-Cricq en mission politique
Article mis en ligne le 30 janvier 2019

Ce jeudi 24 janvier, Léa Salamé et Thomas Sotto animaient « L’émission politique » sur France 2. Pendant près de trois heures de direct, ce sont plus d’une vingtaine de personnes (« des membres du gouvernement, des représentants politiques, des syndicalistes, des responsables d’associations, des chefs d’entreprise, des élus locaux, des intellectuels et des représentants des "gilets jaunes" ») qui sont invitées à débattre « autour de deux thèmes : comment mieux répartir aujourd’hui les richesses ? comment recréer le lien distendu entre le politique et le citoyen ? » [1]

Une émission intitulée « Quand la France se parle », qui laisse la conclusion (voir ci-dessous, in extenso) à Nathalie Saint-Cricq. « La France se parle », mais c’est l’éditorialiste qui a le dernier mot !

(...) Ou comment le dispositif de « L’émission politique » permet à Nathalie Saint-Cricq, en deux minutes chrono, de donner un énième exemple de la prétention des éditorialistes à s’arroger le droit de (re)cadrer le débat public et d’y adjoindre une interprétation qui se voudrait « au-dessus de la mêlée ». Alors même que cette première de cordée médiatique adresse là de véritables rappels à l’ordre : injonction à jouer le jeu du « grand débat national » (« On voudrait être sûr que ça soit bien vrai, et qu’il y en ait pas un certain nombre qui mettent de l’huile sur le feu »), injonction à faire le tri des manifestants (« sur les gilets jaunes, par pitié essayez […] qu’il y ait pas un certain nombre de personnes qui sont dans vos rangs dont vous ne souhaiteriez pas qu’ils soient là »), injonction à faire preuve de bienveillance à l’égard des politiques (« on peut les soupçonner d’être un petit peu neuneus parfois, mais pas forcément de vouloir faire le mal ! »).

Ainsi, en lui demandant d’en fixer la conclusion, « L’émission politique » charge Nathalie Saint-Cricq d’une mission (politique) : celle de décréter ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, et de disqualifier celles et ceux (politiques ou manifestants) qui auraient l’outrecuidance de ne pas vouloir se soumettre : ni au jeu institutionnel, ni à l’ordre social établi.