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Non coupables ! - Pétition
/Osez le féminisme
Article mis en ligne le 28 septembre 2015

Maroc : 2 ans de prison. Malte : 3 ans de prison. Brésil : 4 ans de prison. Chili : 5 ans de prison. République démocratique du Congo et Indonésie : 10 ans de prison. Irlande : 14 ans de prison. Salvador : 40 ans de prison. Quel crime mérite donc des condamnations aussi lourdes ? Quel crime, dans ces pays, peut mener une femme à la case prison ? Avorter.

A ces pays, il faut rajouter ceux qui restreignent le droit d’interrompre volontairement une grossesse : autorisation du géniteur, autorisation parentale pour les mineures, avortement uniquement en cas de viol, de danger pour la vie de la “mère”, de malformation du foetus, tarifs prohibitifs, mesures “désincitatives”. Derniers exemples en date : l’Espagne qui restreint l’accès à l’avortement pour les femmes mineures ; le Portugal qui a voté une loi déremboursant l’acte et soumettant la femme qui désire avorter à des entretiens préalables humiliants.

Une femme qui désire avorter est donc considérée comme une femme coupable, coupable d’avoir eu des relations sexuelles hors mariages, coupable de vouloir le contrôle sur son propre corps, coupable de vouloir échapper au pouvoir patriarcal qui s’exerce sur l’utérus des femmes.

Alors que la France a connu des avancées ces derniers mois, garantissant un peu plus le droit d’avorter, il ne faut pas oublier que seul 39% de la population mondiale vit dans des pays où l’IVG pratiqué à la demande de la femme est autorisé. En ce 28 septembre, journée mondiale pour l’accès à l’avortement sûr et légal, un chiffre fait froid dans le dos : celui du nombre de femmes qui décèdent chaque année des suites d’un avortement clandestin. 47 000. Soit une femme toutes les 9 minutes. Parmi celles qui en réchappent, beaucoup devront vivre avec des séquelles, quand ce n’est pas l’incarcération qui les attend.

Criminaliser l’avortement ne réduit pas le nombre d’avortements. Criminaliser l’avortement tue. La culpabilité incombe aux autorités qui, par idéologie, dogmatisme, conservatisme, refusent qu’elles puissent avorter dans des conditions sûres et dignes. Les femmes qui avortent sont non coupables ! (...)

Alors que l’UE a inscrit dans la Charte des droits fondamentaux l’abolition de la peine de mort, elle fait la sourde oreille quant à l’avortement. Or, nous l’affirmons, avorter est un droit fondamental ! (...)

Si l’UE inscrit le droit d’avorter dans la Charte, elle affirmera sa position unanime sur le sujet, et une diplomatie européenne des droits des femmes pourra exister. Les pays opposés à l’avortement savent s’organiser pour faire capoter toute timide tentative d’avancée en la matière, à l’ONU notamment. Aux progressistes de s’organiser.

Nous voulons la liberté d’avorter pour toutes les femmes en Europe, car nous voulons la liberté d’avorter pour toutes, partout, sans condition et sans restriction. Mobilisons-nous pour faire pression sur l’UE !

Pétition