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Ligue des Droits de l’Homme (LDH)
Non, le mouvement No Border n’est pas responsable de l’augmentation de la tension dans le Calaisis
Communiqué de presse, 17 novembre 2015
Article mis en ligne le 18 novembre 2015

« Ils incitent les migrants à des actes de violence. »

« Ils profitent du désarroi et de la détresse des migrants, et les poussent [...] à l’émeute. »

« Ils utilisent les migrants pour leur propre combat ».

Le ministère de l’Intérieur, la maire de Calais, la préfète du Pas-de-Calais ont uni leurs voix pour accuser les militants No Border d’être à l’origine de l’augmentation de la tension à Calais et à l’intérieur du ghetto où ont été assignés plusieurs milliers d’exilé-e-s.

Les No Border les inciteraient à affronter les forces de l’ordre, leur conseilleraient de bloquer les camions sur les routes pour passer en Angleterre, et les dissuaderaient d’accepter des propositions alternatives d’hébergement…

Nous, associations et collectifs qui soutenons les exilé-e-s, affirmons que ces accusations sont mensongères et infondées.

Depuis des années, le mouvement No Border œuvre en solidarité avec les migrant-e-s de Calais, au travers d’actions de toutes sortes. Aide matérielle, accompagnements administratifs et sanitaires, conseil juridique, à l’instar de ce que pratiquent les autres organisations du Calaisis, mais aussi ouverture de divers squats pour des exilé-e-s laissé-e-s à la merci des vents et de la pluie, et recueils d’observations des violences policières qui a ouvert la voie à plusieurs enquêtes du Défenseur des droits aux conclusions accablantes pour l’administration. C’est de toute évidence cette obstination à établir et à dénoncer les violences institutionnelles que les pouvoirs publics entendent faire payer aux No Border, n’hésitant ni à user de la calomnie pour les marginaliser, ni à instrumentaliser l’appareil judiciaire.

La violence, de quel côté est-elle ?

Des milliers de personnes qui ont fui les guerres et les dictatures contraintes de survivre dans un terrain éloigné de tout, sans toit, quasiment sans eau, ni toilettes, sans accès aux soins suffisants ni à une information juridique de qualité… La violence n’est-elle pas dans l’indignité d’un tel traitement ?

La violence, c’est aussi la récusation systématique des conclusions de toutes les enquêtes qui, depuis des années, apportent les preuves de graves dérives de la part des pouvoirs publics, qu’il s’agisse des conditions d’accueil, du comportement des forces de l’ordre ou de la passivité de la justice. (...)

Pour les pouvoirs publics, les attaques calomnieuses contre le réseau No Border présentent l’avantage de détourner le regard de l’opinion de leurs propres responsabilités. Depuis près de vingt ans, tous les gouvernements, quelle que soit leur couleur politique, ont méthodiquement créé les conditions d’un pourrissement qui, au-delà de Calais, affecte une zone géographique toujours plus large.

À travers les militants No Border, ce sont tous les membres de nos organisations qui sont visés par des accusations sans autre objectif que de faire oublier où est la violence et où sont les responsabilités. (...)