
La cour d’appel de Paris a infirmé, mardi 14 février, le non-lieu dont bénéficiait une policière accusée d’avoir éborgné par un tir de LBD un « gilet jaune », lors d’une manifestation violente en mars 2019 à Paris.
La chambre de l’instruction a « renvoyé le dossier au juge d’instruction ». La policière Marine V., accusée d’avoir éborgné par un tir de lanceur de balles défensives (LBD) David Breidenstein, un « gilet jaune », lors d’une manifestation violente en mars 2019 à Paris, avait bénéficié d’un non-lieu dans cette affaire. Mardi 14 février, la cour d’appel de Paris a infirmé ce dernier, selon une source judiciaire.
La cour d’appel n’a pas suivi les réquisitions du parquet général, qui avait requis la confirmation du non-lieu, lors d’une audience à la cour d’appel le 16 janvier 2023.
Le 16 mars 2019, lors d’une manifestation sur les Champs-Elysées, la policière de la brigade anticriminalité (BAC) de Paris avait tiré à 15 reprises avec son LBD, notamment sur le lieu et au moment où M. Breidenstein a été blessé. Pendant l’enquête, Marine V. s’est dite « sûre » de n’avoir pas touché M. Breidenstein « puisque je n’ai pas tiré dans la partie supérieure du corps et il n’était pas en train de nous jeter un projectile ». Les vidéos du 16 mars, filmées par la caméra de son LBD, ont été effacées. (...)
La question de la légalité du tir (...)
David Breidenstein avait déclaré à l’Agence France-Presse le 20 mars 2019, que ce jour-là il « marchait tranquillement » : « J’avais juste mon gilet jaune, mon sac à dos, ma clope et c’est tout. J’étais une cible. Je courais pas, j’étais fatigué. »
L’avocat de M. Breidenstein, Me Arié Alimi, a contesté l’emploi régulier du LBD par Marine V., notamment parce que son tir, avec cette arme très précise, avait atteint l’œil de son client alors qu’il est interdit de viser au-dessus du torse. (...)