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Notre-Dame-des-Landes : infos et intox autour d’un présumé « moratoire »
Article mis en ligne le 13 mai 2012

« Tous, grévistes ou soutiens, avons vécu un mois inoubliable, quelque chose d’inouï dans une vie militante ». Après vingt-huit jours de grève de la faim, les opposants à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes viennent d’obtenir la suspension des expulsions et expropriations. Face aux erreurs et à l’intox autour de cet aéroport, une militante revient sur ce qui a été obtenu au terme de cette grève et sur la mobilisation du comité de soutien.

(...) Contrairement à ce qui est affirmé dans Le Monde, ce qui a été obtenu n’est absolument pas un moratoire, c’est-à-dire une suspension du projet jusqu’à réexamen sur le fond, suivi d’une nouvelle procédure de décision. Ce n’est pas non plus le gel des expropriations et expulsions exigé par les grévistes de la faim et leur comité de soutien : seulement la garantie de l’État (par le biais des collectivités locales) et du concessionnaire qu’il n’y aura pas d’expulsions pour les paysans, propriétaires et habitants installés avant février 2008 (date de la déclaration d’utilité publique) ayant refusé l’accord amiable avec Vinci, jusqu’au rendu des recours déposés avant le 4 mai 2012 auprès des juridictions françaises (hors tribunal administratif), les juridictions européennes étant exclues.

Cela peut sembler bien peu, et très restrictif, et pourtant c’est considérable. D’abord parce que c’est notre première victoire. (...)

C’est aussi une immense victoire idéologique et médiatique. Le mouvement de grève (28 jours) et l’intense travail d’explication mené sous le barnum auprès des visiteurs et des médias a fait basculer bien des nantais, des journaux, jusqu’ici indécis ou favorables au projet. Nous avons acquis un capital de sympathie bien au-delà de ce que nous pouvions imaginer avant le déclenchement de la grève de la faim.

C’est donc dans de bien meilleures conditions que nous allons poursuivre notre lutte, dans l’immédiat contre les expropriations, dont la procédure va se poursuivre, avec les visites sur le terrain du juge chargé des estimations. Nous avons gagné deux ans (peut-être au-delà... et rien n’est fait pour l’instant sur la compensation des zones humides), dans une stratégie constante, assumée, où nous essayons de retarder le plus possible ce projet. Nous sommes convaincus qu’il deviendra de plus en plus difficile à réaliser car il apparaîtra de plus en plus fou dans le contexte de crise financière, écologique, climatique qui est la notre actuellement. Nous vivrons son abandon, et celui d’autres grands projets inutiles imposés.

Il aura fallu 15 jours pour que les élus des collectivités territoriales écrivent au grévistes pour les assurer qu’ils partagent nos valeurs (!), les priant de ne pas mettre leur santé en péril, 27 jours pour que le secrétaire fédéral du PS 44 se déplace square Daviais au campement des grévistes... Leurs discours compassionnels, leurs affirmations sur leur « sens du dialogue » ne peuvent nous faire illusion, et Jacques Auxiette, président PS de la région Pays de Loire vend la mèche sur ses intentions en exprimant tout son mépris des opposants : « nous avons fait un geste réel concernant le traitement humain de l’étape délicate des expulsions, étape ultime des expropriations légales. Mas passés les quelques recours engagés, la construction de l’aéroport se poursuivra. » Qu’il le croie ! Citoyens responsables, nous surveillerons nos élus, présents et futurs. Dans chaque réunion électorale pré-législatives, partout en France des militants interpelleront les candidats sur le projet d’aéroport. La lutte continue ! (...)

Ebuzzing