
En signe de protestation, trois écrivains lauréats du prix Méditerranée refusent l’invitation à assister à la cérémonie de remise des prix, parrainée par la ville de Perpignan désormais aux mains de l’extrême droite. « Par notre refus, nous souhaitons éveiller les consciences face aux idéologies du rejet et du repli sur soi. »



Le Prix Méditerranée nous a honorés lors de son palmarès 2020. Une telle distinction nous a personnellement réjouis venant d’une institution fondée par les défenseurs d’une certaine idée de l’espace méditerranéen, notre mare nostrum, et « des diversités fondatrices de son identité ».
Or, dans la situation politique actuelle à Perpignan, les turbulences que traverse le Centre méditerranéen de littérature (CML), organisateur de ce prix parrainé par la ville, nous amènent à décliner l’invitation à assister à la cérémonie de remise des prix prévue le 3 octobre prochain.
Cette décision est motivée par notre souhait d’éviter tout amalgame et toute récupération ou instrumentalisation de la culture à des fins idéologiques ou politiques.
En ces moments d’incertitude, et plus que jamais, l’hospitalité, le vivre ensemble et la bienveillance n’ont pas de prix. Ou plutôt si, celui de l’engagement et de la solidarité.
Par notre refus, nous souhaitons éveiller les consciences face aux idéologies du rejet et du repli sur soi. En cela, nous restons fidèles à l’éthique, aux principes et aux valeurs qui nous habitent et qui, nous l’espérons, traversent nos œuvres respectives.