
Non, non, vous n’avez pas mal lu. Il est bien écrit dans le titre “politique” de proximité, et non police. Mais vous allez voir, finalement, ça n’est pas loin d’être la même chose, tant le besoin de remise en ordre s’impose comme une urgence. D’ailleurs, les deux mots, politique et police, ont la même étymologie grecque : “polis”, la cité.
Ce qui est sûr, c’est que leur modèle mondialisé, ou même simplement transnationalisé (l’Union européenne), est mort. J’emploie à dessein le présent, car cette mort ne relève plus de l’anticipation, mais du constat. Plus une seule de leurs citadelles, financière, économique, qui ne soit en état de marche. Place à un retour en grâce du politique. (...)
Pourquoi cette situation de blocage actuelle ? Eh bien, en raison des liens consanguins morbides qui se sont noués entre les puissances privées et le personnel politique en place. Les seconds offrant aux premiers les marchés dérégulés qui font leur richesse. Les premiers garantissant l’existence et le train de vie des seconds.
L’affaire était parfaitement bouclée. Avec des oppositions de pure façade, des médias sous contrôle et des électeurs sous anesthésie. (...)
Mais patatras, voilà que la belle mécanique mord la poussière, ne laissant que ruines fumantes et convulsives. Nul ne sait encore si le nouveau monde qui renaîtra de gré ou de force sur ces décombres sera meilleur ou pire que le précédent. Mais on peut aisément parier que celui-ci sera contraint d’opérer un retour aux sources par une relocalisation obligée des activités humaines. (...)
“Polis”, la cité. Aujourd’hui, ce sont toujours les collectivités locales qui assurent tant bien que mal les prestations sociales de base (aides, éducation, voirie…). C’est à dimension réduite que se mettent en place les mécanismes d’entraides et de solidarité (AMAP, épiceries solidaires…). C’est même à l’échelle des communes que naissent les petites monnaies locales de substitution.