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Mediapart
Nouvelles plaintes et dépaysement pour le tribunal de commerce de Fréjus
#tribunaldecommerce #Frejus
Article mis en ligne le 27 janvier 2023
dernière modification le 26 janvier 2023

Ouverture d’une information judiciaire, récusation d’une juge consulaire, dépôt d’une plainte pour « complicité de trafic d’influence » contre six autres juges, dont le président et le vice-président, dépaysements vers d’autres juridictions : le tribunal de commerce de Fréjus est dans la tourmente.

Voilà qui va ternir encore un peu plus la réputation des tribunaux de commerce : alors qu’une information judiciaire a déjà été ouverte, dans le prolongement de la récusation d’une juge consulaire du tribunal de commerce de Fréjus (Var), une nouvelle plainte pour « complicité de trafic d’influence » a été déposée le 28 décembre 2022 auprès du procureur de la République de Grasse. Elle vise six autres juges de la même juridiction, dont son président et son vice-président. Ces juges consulaires ne sont pas des magistrats professionnels, mais des chefs d’entreprise, élus par leurs pairs et exerçant bénévolement.

Cette nouvelle plainte concerne le dossier du jardinier des milliardaires de Saint-Tropez, Thierry Derbez. Le premier président de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a donc décidé de dessaisir de ce dossier le tribunal de commerce de Fréjus, au profit de celui de Marseille. Ce camouflet n’est pas le seul : une autre affaire a aussi été récemment dépaysée.

À l’origine de cette crise se trouve un imbroglio, que Mediapart a déjà raconté, autour du célèbre jardinier qui conçoit et entretient les parcs des plus belles propriétés de la baie de Saint-Tropez, où résident quelques-uns des milliardaires français les plus connus. Il a vendu sa société à de nouveaux actionnaires, qui affirment avoir découvert de nombreuses irrégularités. (...)

Le 3 mai 2022, ils ont donc déposé deux plaintes auprès du Parquet national financier (PNF), pour « trafic d’influence » et « complicité de trafic d’influence concernant des juges consulaires ». (...)

Cette affaire du tribunal de commerce de Fréjus est hautement symbolique. Il ne s’agit certes pas de jeter l’opprobre sur tous les juges consulaires, mais ce dossier vient souligner qu’une justice commerciale exercée par des chefs d’entreprise et non par des magistrats professionnels peut favoriser les systèmes de connivence et les conflits d’intérêts.