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Nuit debout s’interroge sur la violence
Article mis en ligne le 25 avril 2016

Des actions radicales allant à la confrontation avec la police sont-elles contraires à Nuit debout ou complémentaires ? Le débat s’est poursuivi place de la République.

Place de la République, à Paris, dimanche 24 avril, Nuit debout s’est concentrée sur la question de la violence, dans une Journée thématique proposée par « des occupant.e.s qui s’organisent ». L’enjeu : répondre aux questions levées par les actions radicales de manifestations sauvages qui se multiplient depuis le 9 avril. Environ 400 personnes l’ont suivie dans l’après-midi froide, jusqu’à 19 h.

Une suite d’interventions programmées s’est déroulée, montrant d’abord le contexte de la violence de l’Etat. Une représentante du Syndicat de la magistrature, Marion, a expliqué les mesures répressives qui se multiplient dans les lois, et notamment dans le projet de loi Urvoas « contre le crime organisé », qui autorise la généralisation des fouilles, et la possibilité de retenir une personne au commissariat, même si elle a justifié de son identité. Nacira Guénif, de l’Appel contre les violences policières, a exposé : « Depuis cinquante ans, en France, assassinats et meurtres par la police touchent des gens au nom à consonance étrangère, racialisés, sauf Rémi Fraisse et Clément Méric. Cette racialisation a été le laboratoire d’une violence policière qui est maintenant déchaînée, (...) et s’étend à l’ensemble de la population ». (...)

Pour Mathieu Burnel, se présentant comme « activiste », « la question de la violence est compliquée parce que la ’violence’ est toujours une manipulation pour décrédibiliser une action de résistance. C’est un concept du pouvoir. Il ne faut pas poser la question de la violence sur le plan moral, mais comme une question stratégique. (...) Tous les mouvements révolutionnaires ont un temps de confrontation. »

Les prises de parole libres qui ont suivi n’ont guère mis en cause la légitimation des actions radicales, en articulation avec Nuit debout, faite par les orateurs. Une personne, Mickael, a dit : « Si tu utilises la violence, tu vas recevoir la violence. La violence amène la violence. Vive la paix ».

Mais la discussion est partie dans une direction inattendue, avec l’intervention de plusieurs femmes, qui ont dénoncé les violences sexuelles. Il est apparu en effet que, vendredi matin tôt, vers trois heures, une femme aurait été violée sur l’autre partie de la place de la République, que n’occupe pas Nuit debout. Le témoignage en a été recueilli par des personnes de la Commission féminisme. En arrière de l’AG, des femmes chantaient « L’hymne des femmes » en portant une grande banderole. (...)