
Dans son éditorial, Julie Godin analyse, entre autres, les relations entre les ONG et les Etats ou les agences internationales d’aide, l’institutionnalisation des mouvements sociaux, les recherches de financements, les facteurs de dépolitisation…
Trois points sont étudiés :
le phénomène de « privatisation par voie d’ONG » et l’instrumentalisation de ces organisations,
la « professionnalisation managériale » accompagnant l’insertion des ONG dans le « complexe développeur international »,
le paternalisme dans lequel s’inscrit les actions des ONG du Nord, « la voie « réformatrice » et consensuelle privilégiée, au détriment d’une stratégie plus contestataire ».
L’auteure parle de « bonne gouvernance », de néolibéralisme, de privatisation de décisions publiques, d’affaiblissement ou de suppression des services publics, de « société civile », de technicisation des débats, de privatisation par voie d’ONG, de porosité entre « le marché du travail des ONG et ceux des secteurs public et privé », de légitimation, de zone grise « entre la résistance et la collaboration », de professionnalisation et d’« efficacité », d’émergence de « nouvelles élites », d’« injonction managériale », des profondes asymétries entre « partenaires », du poids des ONG du Nord, de l’occultation des choix politiques et des déséquilibres nord-sud, d’avancées obtenues… d’affranchissement et d’indépendance, « Et partant, de repenser leur rôle dans la résistance à un modèle qui, insoutenable, inégalitaire et injuste, est aujourd’hui remis en cause dans ses fondements » (...)