
Depuis novembre 2017, le cabinet privé Occurrence effectue un décompte de l’affluence des manifestations parisiennes relayé par plus de 70 médias.
Au commencement de cette collaboration, son initiateur, Thomas Legrand, s’enthousiasmait : enfin la presse se donnerait-elle les moyens de publier « les vrais chiffres [1] ». Bref, un comptage qui serait plus objectif que ceux des organisateurs et de la police, « pas une vérité de plus, mais la réalité » (25/09/17). Mais après plus de deux ans et de multiples controverses, les ambitions de l’éditorialiste de France Inter ont, semble-t-il, tourné court… (...)
La mise en œuvre de ce dispositif a rapidement attiré les critiques. Celles des organisateurs de manifestations – le chiffre étant souvent comparable voire inférieur à celui de la police – mais pas seulement : des scientifiques tels que les chercheurs en physique statistique Bruno Andreotti et Denis Bartolo, ont émis de vives critiques de la méthodologie employée par Occurrence, détaillées dans un article d’Arrêt sur images [4]. Cette critique porte sur plusieurs aspects.
Le premier reproche concerne « le manque de transparence sur la méthode utilisée pour calculer le nombre de manifestants à partir des images captées » (...)