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Paris-Luttes-Info
On a refusé la classe virtuelle et on a bien fait
Des enseignant.e.s du premier degré de Bagnolet, de Montreuil, de Pantin et du 10e, 19e et 20e arrondissements de Paris.
Article mis en ligne le 28 mars 2020

Ce texte fait suite à notre appel à ne pas faire de classe virtuelle. Il propose, en cette période inédite, une réflexion sur nos priorités en tant qu’enseignant.e.s du premier degré ainsi que des activités pour nos élèves qui n’accentueront pas, selon nous, les inégalités scolaires.

Mettre en place une classe virtuelle, en plus d’accentuer l’inégalité scolaire, s’avère ne pas être un outil efficace pour garder le contact avec toutes les familles de nos élèves. Ce contact doit être régulier et fait par tous les moyens dont nous disposons : téléphone (appels et sms), mails pour les familles qui ont accès au numérique, etc.
Garder le contact avec les familles de nos élèves est primordial, notamment avec celles qui risquent d’être les plus directement touchées par la situation sanitaire (...)

Nous invitons par conséquent tou.te.s nos collègues à se servir de leurs réseaux : professionnels, amicaux, affinitaires, de comités de grèves, d’assemblée générale, de collectifs de lutte, syndicats, etc., pour organiser une solidarité locale en fonction des besoins ou des sollicitations.

Par ailleurs, s’astreindre à du télétravail pédagogique, via une classe virtuelle, des devoirs à la maison ou encore un blog, participera à accentuer les inégalités scolaires de nos élèves et augmentera l’anxiété des familles qui ne pourront pas répondre aux demandes de l’enseignant.e.s ou qui ne pourront pas suivre le rythme pour diverses raisons : parents qui travaillent, parents isolés avec plusieurs enfants,...
Pour nous, le moment se prête davantage à faire preuve de solidarités sous toutes les formes qui nous seront possibles.

Pour autant, comme le ministre de l’Éducation Nationale s’est senti obligé de nous le rappeler, comme si nous ne l’avions pas compris, la période sans classe que nous vivons n’est pas assimilable à une période de vacances scolaires. Les familles étant confinées, nous pensons qu’il est important de leur proposer des activités du quotidien, des activités s’insérant dans le quotidien et des activités réalisables avec le matériel de la maison, qui constituent de fait des apprentissages concrets et réels pour leur enfants et qui permettront peut-être d’atténuer un tant soit peu l’anxiété suscitée par la situation.

Ces activités peuvent, selon nous, être suggérées sans accentuer l’inégalité scolaire si elles sont transmises à toutes les familles de nos classes par écrit et/ou oralement.
Les activités énumérées dans la liste (non-exhaustive) ci-dessous sont des activités ne nécessitant pas la présence ou l’accompagnement d’un.e professionnel.le de la pédagogie et sont déjà pratiquées en temps normal par les familles les plus favorisées dans l’accompagnement scolaire de leurs enfants. Ces familles-là se féliciteront de « déjà faire » comme l’enseignant.e le recommande. Pour toutes les autres, elles pourront piocher dans ces propositions pour compléter les activités qu’elles pratiquent déjà.
Ainsi, notre démarche professionnelle durant cette période inédite n’accentuera pas les inégalités scolaires, au mieux elle les résorbera légèrement, au pire elle ne changera rien.

Si nous devons nous organiser et assurer la continuité du service public, c’est à nous d’en déterminer les modalités et les priorités. (...)

La liste d’activités est déjà en cours de traduction en mandarin, algérien, anglais, arabe littéraire, marocain, italien, polonais, roumain et portugais. Ces traductions seront bientôt disponibles et seront ajoutées en lien dans cet article au fur et a mesure.