
Nous sommes confrontés actuellement à de très graves événements :
– la fuite éperdue de milliers de personnes dont le lieu de vie est massacré et leur survie en péril ;
– les attentats répétés en des lieux imprévisibles qui font essaimer partout l’insécurité de tous ;
– les signaux de détresse d’un écosystème planétaire dangereusement déséquilibré ;
– la croissance exponentielle des inégalités, source de conflits et d’excitation des pires penchants de l’être humain...
et j’en passe.
Ces graves événements, si on essaie d’y remédier en s’acharnant sur eux sans analyser le fait qu’ils sont les symptômes d’une crise systémique planétaire, ne font qu’empirer.
Dès qu’on prend la lunette systémique pour essayer de comprendre, il devient clair que la seule façon d’améliorer les choses serait :
– de bien définir de quel système il s’agit
– de repérer quelles sont les grandes règles de fonctionnement de ce système
– de les remplacer par d’autres règles, provoquant ainsi un changement au niveau du système au lieu de se contenter (au mieux) de tenter de modifier ce qu’il engendre.
Je pense que le système dont il s’agit est celui qui encadre toutes les transactions marchandes au niveau planétaire. il est actuellement fondé sur :
– l’exploitation massive des ressources de notre écosystème
– la compétition pour l’accès à ces ressources et pour le profit qui peut en être attendu, avec recours à la guerre, qui accroît elle-même les revenus des marchands d’armes dont la place n’est pas du tout accessoire.
– l’inégalité de l’accès aux ressources
– l’exploitation croissante du travail nécessaire pour produire des richesses, avec une croissance galopante des inégalités, qui vont jusqu’à l’esclavage chaque fois que la loi ne l’empêche pas.
– la divinisation du "Marché" en passe de tout transformer, écosystème et êtres humains en marchandises.
– le pervertissement de l’information, de la communication, de la parole elle-même, rendant impossible un vrai fonctionnement démocratique.
Et j’en oublie certainement.
Que proposer à la place ?
– mettre au premier rang la préoccupation de la vie de TOUS les êtres humains sur la planète. Donc pas de solution passant par un repli nationaliste ou autre du type "nous d’abord" les autres, on verra plus tard ou en s’en fout.
Donc pas de traitement éhonté des files de personnes réfugiées comme des hordes d’envahisseurs à stopper à tout prix.
Et pas de Marché, mais des marchés, pourvu qu’ils n’asservissent pas les humains.
– la transition urgente vers des énergies compatibles avec l’équilibre de l’écosystème qui fait partie de nous et dont nous faisons partie. Si nous voulons survivre, nous n’avons pas le choix.
– la coopération et la solidarité au lieu de la compétition comme principe majeur, avec un partage des richesses et du travail tendant vers le maximum d’égalité. On voit bien par exemple, que dire "l’Euro" ou "l’Europe" sont à éliminer ne constitue pas une solution. Ce sont cet Euro-là, cette Europe-là, qui font partie d’un système a remplacer.
– une séparation des pouvoirs qui permette de disposer d’information indépendante. Tant que les multinationales possèderont aussi bien les journaux que les armes et l’alimentation de la planète, on n’y sera pas.
– des moyens d’actions offensifs et non-violents. Parce que la violence fait partie du système qu’il s’agit de combattre : dès qu’on s’y résout, on reste dans le système, et au mieux on change parfois de place à l’intérieur mais globalement tout continue comme avant, voire pire.
Et là j’espère bien que j’en oublie.
En fait ça revient à changer dans tous les domaines, en commençant pour chacun par voir ce qu’il est en mesure de faire là où il est et là où il en est. Au niveau individuel et au niveau collectif.
On a beaucoup plus de pouvoir qu’on croit.
A condition d’accepter qu’on ne verra pas forcément les résultats de ce qu’on fait.
Nous bénéficions en ce moment de beaucoup de luttes acharnées de gens qui sont morts depuis longtemps et qui n’en ont pas bénéficié eux-mêmes.
Il y a de quoi faire. l’avantage que nous avons, maintenant, c’est que : soit on change, soit on va dans le mur.Tous, à plus ou moins très brève échéance.
pourquoi un avantage ? parce qu’on ne change pas si on n’est pas "poussé au cul".
Voilà.