
Face à la tension sociale qui ne retombe pas dans le pays, les députés et sénateurs PCF songent à ajuster leur façon de participer aux travaux parlementaires. La réflexion traverse aussi les socialistes. « Nous nous interrogeons sur notre manière de travailler désormais », appuie Boris Vallaud.
« Nous allons étudier de quelle manière on continue de siéger ou pas à l’Assemblée nationale et au Sénat, c’est une vraie question. Est-ce que l’on continue de travailler sur des textes législatifs comme si de rien n’était, c’est un vrai sujet. » C’est l’interrogation que se pose le député Fabien Roussel ce matin sur BFMTV, au lendemain de mobilisations importantes dans les rues, émaillées de violences et de heurts.
Deux jours après l’interview présidentielle, qui a manifestement eu l’effet inverse à celui recherché, le secrétaire national du Parti communiste français (PCF) questionne la suite à donner au travail parlementaire dans ce contexte. « Est-ce que l’on peut, nous députés et sénateurs, continuer de travailler, de discuter avec les ministres, le gouvernement comme si rien ne se passait, comme si c’était juste des manifestations et point barre ? »
Les communistes vont réfléchir à la suite la semaine prochaine en réunion de groupe
Une position isolée ? Pas vraiment. (...)
Le questionnement traverse également le groupe socialiste à l’Assemblée nationale. « Nous nous interrogeons en effet, non pas sur la question de siéger ou pas, mais sur la manière de travailler désormais. On ne peut probablement pas continuer comme si rien ne s’était passé », déclare à Public Sénat le député Boris Vallaud, président du groupe socialiste.
Pour son homologue au Sénat, Patrick Kanner, pas question en tout cas d’aller au boycott de la séance. (...)
« Au Sénat, on est dans l’exercice inverse. C’est le gouvernement qui boycotte le Sénat » (...)
« L’épisode porte en lui les germes d’un antiparlementarisme fort »
Ces derniers jours, après le recours au 49-3, des retours inquiétants des circonscriptions ont provoqué ces interrogations sur la manière d’incarner l’opposition à la réforme des retraites. « Nous sommes inutiles, c’est que j’entends dans les cortèges. À quoi cela sert de voter pour des parlementaires s’ils n’ont aucune possibilité, c’est ce que j’entends », s’inquiète le sénateur Pierre Ouzoulias. « L’épisode porte en lui les germes d’un antiparlementarisme fort, qui peut être extrêmement violent pour notre démocratie. » (...)