
La Délégation aux Droits des Femmes de l’Assemblée plaide pour une meilleure reconnaissance des études de genre, des travaux scientifiques qui “permettent de lutter contre les inégalités”. Une bouffée d’air dans un contexte de diabolisation et d’instrumentalisation d’une notion décriée.
Réhabiliter le genre, dépassionner le terme et revenir à son sens premier. Voilà en substance ce que vise la Délégation aux Droits des Femmes (DDF) de l’Assemblée nationale, dans un nouveau rapport publié mercredi 12 octobre. Sobrement intitulé Études de genre, les sciences au service de l’égalité réelle, le rapport de 280 pages s’attaque d’emblée à cette « supposée ‘théorie du genre’ » qui n’existe pas, « sauf dans les fantasmes de celles et ceux qui veulent y croire ». Ici sont pointées du doigt les récentes déclarations du Pape et la Manif Pour tous, qui manifestera à nouveau le 16 octobre.
“Le genre n’est ni une idéologie, ni subversif, ni sans fondement scientifique”
Face aux attaques, à la désinformation, la rapporteure Maud Olivier met en avant la nécessité des études de genre qui permettent « d’analyser les inégalités femmes-hommes et de comprendre leurs origines mais aussi d’y remédier. (…) Le genre n’est ni une idéologie, ni subversif, ni sans fondement scientifique », note la DDF. (...)
Dans ce sillage, la délégation s’est donnée pour mission d’établir un « état des lieux » des études de genre en France et voir « en quoi elles peuvent servir l’efficacité des politiques publiques et l’égalité réelle », explique la députée Maud Olivier. « Nous avons souhaité dépasser les débats irrationnels et montrer combien ces outils statistiques et analytiques sont indispensables pour faire avancer les droits des femmes et l’égalité femmes-hommes ». Le but est donc clair : apporter un « éclairage solide » dans une « période d’agitation ». (...)
Un rapport qui va donc à l’encontre de toutes les idées reçues sur le genre et qui parvient, de manière sereine, à argumenter sur la réelle nécessité de ces études trop souvent mises de côté. De vrais travaux scientifiques, même si certains semblent encore en douter. Comme en témoigne ce titre du magazine Challenges qui dégaîne les guillemets : « Les études de genre, ces travaux ‘scientifiques’ ».