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PETITION de soutien à la famille Ainidi (33)
Article mis en ligne le 4 avril 2014

La famille Ainidi (d’origine nigérianne) vit en France depuis mars 2011. Les deux aînées sont scolarisées en lycée : Rofiyat (17 ans) au lycée Vaclav Havel à Bègles et Rashidat (16 ans) au lycée hôtelier de Talence. La famille s’est agrandie avec Martin, bientôt 3 ans, né à Paris, et Alice née à Bordeaux, au mois de mai 2013.

La famille a été déboutée du droit d’asile alors qu’elle avait fui sa région d’origine, au nord-est de la capitale du Nigeria, pour échapper aux violences qui éclatent régulièrement entre communautés religieuses et dont la maman a été victime, volontairement visée et blessée aux deux jambes au cours d’un affrontement qui a tué un parent considéré comme un religieux trop modéré.

Pendant deux ans, dans le camp de réfugiés où la famille a été secourue, les deux sœurs n’ont pu être scolarisées. Aujourd’hui, la famille a reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF) que le Tribunal Administratif (TA) de Bordeaux a confirmé le 22 janvier 2014, arguant que la cellule familiale pouvait être reconstruite et que les enfants pouvaient suivre leur scolarité dans leur pays d’origine.

Or, il n’en est rien : dans un rapport récent, le Sénat reconnait une situation difficile, voire inquiétante dans certains secteurs à cause de violences religieuses, des ONG, le Ministère des Affaires Étrangères, des journaux, via le net, dénoncent le regain de ces violences, notamment dans le nord-est (d’où vient la famille), qui sont le fait du groupe islamiste extrémiste Boko Haram (dont le nom veut dire “l’éducation à l’occidentale est pêché”) qui prône le rétablissement de la charria et vise en particulier le système scolaire (destructions d’établissements et même assassinats de lycéens). On peut se demander comment les filles pourraient, dans ces conditions, poursuivre leur scolarité, les petits y accéder, et la famille se reconstruire. Sans parler du sort réservé aux filles dans l’islam intégriste. Condamner cette famille à retourner au Nigeria, c’est ignorer ce qui attend les personnes forcées à retourner dans un pays qu’elles ont fui, à la suite d’atteintes violentes et dégradantes, c’est mettre en danger leur intégrité physique et psychique. C’est aussi ne pas vouloir reconnaitre le drame vécu et à vivre : ils n’ont plus de famille au Nigeria et ils ont été niés dans leur qualité d’êtres humains. C’est aussi refuser un avenir serein, tant aux deux grandes qu’aux deux petits nés en France et leurs parents. Remarquées pour leur investissement dans la vie scolaire et les études, Rofiyat et Rashidat ne veulent pas revivre les violences et la peur ; elles souhaitent vivre en France, poursuivre leur scolarité en France. Les parents souhaitent avoir le droit de travailler ici, pour se prendre en charge dans la dignité.

Nous, citoyens, enseignants, parents d’élèves, demandons à Mme le Préfet de Gironde de revoir la situation de cette famille et de lui permettre de vivre, travailler et étudier en France.