
Le gouvernement a discuté, en Conseil des ministres du 12 juillet son « plan migrants » en vue d’un projet de loi en septembre 2017. L’annonce de la création de 4 000 places d’hébergement pour les demandeurs d’asile en 2018, et 3 500 en 2019, reste bien en-deçà des besoins réels urgents des réfugiés et migrants dont les droits élémentaires sont bafoués dans notre pays.
Le gouvernement se félicite de l’impact de l’infâme accord UE-Turquie de mars 2016 sur la « perception » de la crise migratoire en Europe alors qu’il s’agirait d’en évaluer concrètement la mise en œuvre et l’efficience. Les migrants et candidats au droit d’asile sont pris entre les filières de passeurs qui tirent profit d’un marché lucratif grâce à la fermeture des frontières et les politiques discriminatoires et des conditions invivables qu’imposent les gouvernements britannique, turc ou hongrois. (...)
Dans l’immédiat, il est urgent que les instances européennes et les pays membres ouvrent des voies d’accès légales et sécurisées qui mettront un coup d’arrêt au commerce des trafiquants et des passeurs. La « chasse aux migrants » et les poursuites engagées contre les militants de la solidarité doivent cesser
À BORDEAUX, PAS DE VACANCES POUR LES RÉFUGIÉS, NI POUR LA SOLIDARITÉ
C’est pour rappeler ce devoir d’humanité qu’un collectif d’organisations et associations bordelaises a décidé de se mobiliser tout l’été. Le mercredi de 17h à 19h, du côté de la place Camille Jullian. Les bonnes volontés viennent y déployer une banderole et diffuser des tracts pour rappeler qu’il n’y a « pas d’été pour les demandeurs d’asiles, les migrants ». Trois situations bordelaises interpellent particulièrement ces militants. Des demandeurs d’asile ont été hébergés dans des CAO à Mérignac et Talence et, une fois ceux-ci fermés, se voient placés en rétention puis renvoyés en Italie au nom de la convention européenne « Dublin III ». « Cette politique et ces orientations sont injustes, inhumaines, inutiles et coûteuses », explique le collectif. Des dizaines de familles, parfois avec des enfants en bas âge, vivent à la rue. Certaines des familles qui arrivent à Bordeaux doivent être secourues par la générosité et la solidarité de citoyens bordelais. Le collectif demande que les familles demandeurs d’asile soient toutes hébergées et prises en charge comme la loi et les accords internationaux le commandent, que des places en CADA s’ouvrent rapidement en Gironde pour les accompagner dignement. Enfin, la situation des mineurs est aussi préoccupante. « Malgré les efforts du département, la situation reste insatisfaisante : certains ne bénéficient d’aucun accueil, d’autres sont logés à l’hôtel avec un suivi minimal, d’autres sont en foyer. Les interminables délais de traitement de leur dossier leur interdisent toute possibilité d’insertion. Les administrations, la préfecture, le Département, l’Éducation Nationale se renvoient les responsabilités. Pourtant la loi française et les accords internationaux sont clairs : ces jeunes ont droit à une mise à l’abri, des soins médicaux, un suivi éducatif et une scolarisation normale. » CD Contacts : resf33.bdx chez gmail.com, collectif.demandeasile33 chez gmail.com Toutes les informations ici