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PMA et GPA : pas vraiment écologistes
Article mis en ligne le 23 mai 2014
dernière modification le 16 mai 2014

L’écologie se fonde largement sur la critique de la technique. Dès lors, l’extension de la procréation médicalement assistée aux couples homosexuels et la gestation pour autrui n’ont pas à être promues au nom de l’écologie. "Défendre la modernité, ce n’est pas se soumettre à la modernisation capitaliste et aux modes éphémères qu’elle génère", souligne Noël Mamère.

Le débat suscité par les propos de José Bové sur la PMA mérite plus que l’invective ou le mépris dont il a été l’objet de la part de nombreux écologistes patentés. Que José ait fait une confusion regrettable entre PMA (Procréation médicalement assistée), GPA (Gestation pour autrui), OGM (Organisme génétiquement modifié) et manipulation génétique, est une chose - ce sont des notions qui échappent à la grande majorité de nos concitoyens et la fatigue due à une campagne électorale menée dans 28 pays simultanément pour le groupe des Verts peut excuser cette maladresse.

Mais ce qui compte est ailleurs : le débat soulevé par José sur la bioéthique - parce que c’est de cela qu’il s’agit - est essentiel, pour la bonne raison qu’il s’en prend à un tabou dans l’écologie politique quant à la discussion sur la modernité et le rapport à la vie et à l’humain.

A Europe-Ecologie-Les Verts, comme auparavant aux Verts, aucune réflexion n’est menée sur le fond. Il n’y a ni commission ni groupe de travail à ce sujet. Ce sont les commissions féministes ou LGBT (lesbiennes, gays, bi-sexuels et transsexuels) qui alimentent le programme à partir de leurs revendications, certes légitimes, mais ne partant pas toujours de la philosophie écologique en la matière. (...)

défense de la vie ne peut pas être liée seulement à l’idéologie religieuse, notamment chrétienne, mais à la représentation que se font les sociétés de l’être humain. Pour les sociétés occidentales, la représentation de l’être humain comme un être qui se situe à l’extérieur de la Nature et qui lui est étranger est considérée comme allant de soi.

Dans d’autres cultures, notamment dans les sociétés marquées par le culte de la « Terre Mère », comme les sociétés indigènes, la continuité entre la terre, l’air, l’eau et le corps humain considérés comme indissociables, aboutit au refus de toute marchandisation et à un respect intégral de toutes les formes de vie sur terre.

Ce que nous dit aussi José c’est que les questions de la vie, des origines de la vie, des manipulations génétiques ne doivent pas être prises à la légère. Dans un monde où la troisième révolution industrielle passe, entre autres, par les biotechnologies, nous devons nous souvenir qu’une des dimensions historiques essentielles de l’écologie politique résulte de la critique de la technique.

Depuis ses origines, ce débat occupe les pères de l’écologie politique. En France, dès les années 30, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau mirent en garde les écologistes sur cette question et irriguèrent l’écologie politique de leur critique si fondamentale de la raison technicienne. (...)