
Pour éloigner la guerre, il faut sortir des énergies fossiles et des fausses solutions comme le nucléaire, selon l’association les Amis de la Terre France et des mouvements citoyens qui appellent à marcher le 12 mars dans toute la France.
Depuis cinquante ans, le mouvement écologiste affirme que la question climatique est intimement liée aux enjeux géopolitiques, et donc à la paix et à sa stabilité. Alors que la Russie a envahi l’Ukraine et que le GIEC vient de publier un nouveau rapport alarmant, cela n’a jamais été aussi évident : les scientifiques constatent que les impacts des dérèglements climatiques sont plus rapides, plus violents et font plus de victimes que prévu. La moitié de l’humanité se trouve désormais en situation d’extrême vulnérabilité face aux dérèglements du climat. Non seulement les catastrophes climatiques (sécheresses, inondations, tempêtes, incendies) bouleversent les équilibres mondiaux et provoquent des tensions à tous les niveaux (déplacements forcés, compétition accrue pour les ressources, conflits armés), mais de plus, notre dépendance absolue aux énergies fossiles et aux Etats qui les fournissent dans l’économie mondialisée provoque et aggrave cette spirale infernale. (...)
Puisque nous vivons dans des sociétés étroitement dépendantes aux énergies fossiles, celles-ci sont constamment susceptibles de sombrer dans le conflit. La guerre en Ukraine préfigure aussi ce à quoi un monde à plus 2 °C et au-delà pourrait ressembler, si nous n’engageons pas cette transition dès maintenant. Se libérer de cette dépendance aux ressources fossiles, c’est donc aller vers un monde plus stable et apaisé.
Or dans les mains de Poutine
Pour le cas du conflit russo-ukrainien, rien de plus flagrant. Les capitaux qui financent l’attaque militaire de la Russie sont directement liés aux bénéfices accumulés depuis des années par le Kremlin et son industrie pétrolière et gazière. En effet, l’économie russe repose en grande partie sur l’exportation de pétrole et de gaz, puisque 40 % du budget fédéral provient de cette industrie. Les multinationales françaises comme TotalEnergies et Crédit Agricole sont directement concernées : ces noms sont encore étroitement associés à l’industrie fossile russe. (...)
L’Union européenne est aujourd’hui le premier client de la Russie avec 100 milliards d’euros de dépenses par an en pétrole et gaz russes confondus. Le gaz représente un quart de l’énergie consommée en Europe et 40 % de ce gaz est importé depuis la Russie. Que Poutine décide de couper les vannes à l’Union européenne, ou que celle-ci prenne d’elle-même des mesures à court terme pour limiter son approvisionnement en hydrocarbures russes (comme l’ont fait les Etats-Unis), il est plus que vraisemblable que notre accès à ces ressources soit impacté. Les conséquences se font déjà sentir sur le prix de l’énergie pour les ménages (...)
C’est donc cette dépendance qui rend l’issue du conflit encore plus complexe : elle fragilise aussi le rapport de force et nourrit la crise sociale.
Menace de l’arme nucléaire
Dans une telle configuration, il est difficile d’envisager tout scénario de paix durable en Europe, alors que le réchauffement climatique s’accélère, que les ressources fossiles s’amoindrissent et que la consommation augmente. Pour éloigner la guerre, nous devons sortir des énergies fossiles et des fausses solutions comme le nucléaire. Nous refusons d’ailleurs toute volonté de profiter de la crise actuelle pour argumenter en faveur de cette énergie extrêmement coûteuse et dangereuse, alors même que la menace de l’utilisation de l’arme nucléaire est de plus en plus réelle et que les manœuvres des troupes russes suscitent des inquiétudes sur la sécurité des centrales nucléaires, en particulier à Tchernobyl et Zaporijia, la plus grande d’Europe.
Aujourd’hui, solidaires du peuple ukrainien, des manifestant·e·s pour la paix en Russie, et de toutes les victimes de cette guerre, nous appelons au cessez-le-feu général et à une résolution pacifique du conflit. De même, nous appelons à un accueil des réfugié·e·s au sein de l’Union européenne, sans exception ni discrimination.
Nous devons, plus que jamais, préparer la rupture nécessaire vers une sobriété et une autonomie énergétique des pays européens, aux mains des communautés et des citoyen·ne·s.
Pour le climat et pour la paix, marchons samedi 12 mars partout en France.
Entre les marches Look Up qui se dérouleront partout en France demain et le Débat du Siècle dimanche sur la chaîne Twitch de @JeanMassiet, ce week-end sera placé sous le signe du climat 🔥
✊ Je rejoins une marche Look Up : https://t.co/XBGCYs3Mu3 pic.twitter.com/0EDHVsJ8fi
— Alternatiba (@Alternatiba_) March 11, 2022