
La grève de la faim de la « Liberté et de la Dignité », menée par plus de 1 300 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israélienne, entre dans son 38e jour ce mardi 23 mai, dans l’indifférence de la plupart des médias et de la communauté internationale. Depuis le 17 avril, les détenus en grève ne consomment qu’un mélange de sel et d’eau. Ils sont aujourd’hui dans un état de santé critique marqué par des vomissements chroniques, une altération de la vision, des évanouissements et une perte de poids moyenne de 20 kilos.
Parmi d’autres revendications pour les droits humains fondamentaux et le respect par le gouvernement d’Israël de la 4e convention de Genève, les prisonniers grévistes de la faim protestent contre les refus de visites familiales, demandent le droit de poursuivre des études supérieures, de disposer de soins et traitements médicaux appropriés, et appellent à la fin de l’isolement cellulaire et de la détention administrative – un emprisonnement sans inculpation ni procès, et sans limite de temps. Selon Addameer, organisation de défense des droits des détenus palestiniens, 500 des 6300 prisonniers palestiniens sont en détention administrative.
Cette lutte exprime les aspirations de tout un peuple à la liberté et rassemble dans un même combat toutes les sensibilités politiques palestiniennes. Comme ils le font quotidiennement depuis le début de la grève, et malgré une répression violente qui a fait plusieurs victimes, les Palestiniens exprimeront massivement aujourd’hui leur soutien aux grévistes lors de la visite du président Trump à Bethléem.
Le Comité palestinien des affaires des prisonniers estime que le gouvernement israélien pousse les prisonniers sur une « route tragique et désastreuse » et met les grévistes de la faim en situation de danger imminent par son « attitude criminelle à l’égard des justes demandes des prisonniers ». Le Service pénitentiaire israélien (IPS) a isolé les participants à la grève du monde extérieur et suspendu les visites d’avocats (malgré une décision de la Cour suprême israélienne) et les visites familiales. Il les soumet à des transferts continuels et arbitraires entre les prisons.
Plusieurs dizaines de prisonniers grévistes de la faim ont été déplacés vers de prétendus hôpitaux de campagne, mis en place par Israël afin d’éviter de les transférer vers des hôpitaux civils. « Dans ces cliniques, le rôle des médecins ressemble au rôle des geôliers qui offrent toutes sortes d’aliments aux détenus malades et négocient un traitement médical en échange de la fin de la grève », a déclaré le Comité palestinien des affaires des prisonniers, dénonçant ces hôpitaux comme inaptes et mal équipés pour fournir des soins médicaux, et être simplement des moyens de pression sur les détenus pour qu’ils cessent leur grève.
Le Comité a appelé le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale des Nations Unies à tenir une réunion d’urgence afin d’obliger le gouvernement israélien à respecter les droits des détenus palestiniens et à mettre fin à la politique de « mort lente » qu’il leur inflige.
Plus que jamais, les prisonniers palestiniens ont besoin de la solidarité internationale.
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